[...] Il s'agirait donc d'un triangle amoureux entre l'Amour personnifié, l'amoureux et la personne aimée. Le lecteur voit ceci par la vision du poète amoureux qui est impuissant face à son Amour envers Cassandre. Ronsard le montre en usant d'une anaphore continue avec le mot "comme" répété trois fois au début des vers 2, 3 et 4. De plus, au vers 3 : "Comme il renflamme et renglace mon coeur,", l'oxymore dévoile un amant qui est tantôt enflammé, tantôt glacé par son amour, c'est-à-dire qu'il est régi par cet amour qui le maintient captif dans "une belle prison" (v.10). De même, au dernier vers des quatrains, le 8, Ronsard parle d'une figure divine : "Dont ma Déesse et mon Dieu ne font conte." et au dernier vers des tercets, le 14 il fait référence à un enfant et un maître : "Pour sa conduite, un enfant pour son maître." En parlant d'un Dieu relié à l'amour, le poète reprend l'image traditionnelle de Cupidon, l'archer divin qui tire ses flèches magiques dans le coeur de ses victimes. Il existe donc une rivalité entre l'Amour et le poète, dont la fin est déterminée à l'avance car le poète n'a aucune chance contre le divin. Ronsard, l'amoureux empoisonné par l'Amour en est conscient, mais il est réduit à la plainte, dirigée à l'Amour même. Le lecteur apprend également que l'amour que porte Ronsard à Cassandre n'est pas réciproque : "Un doux abus, une belle prison, Un vain espoir qui de vent nous vient paître ;" (vers 10-11). Son amour est donc en plus à sens unique et il le sait. Le poète est donc l'esclave de son propre Amour, mais il faudrait s'intéresser à son propre ressenti (...)
[...] Cassandre. Le moi lyrique. [...]
[...] Le moi lyrique de Ronsard rend témoignage de son malheur et de sa souffrance, il invite le lecteur à profiter de ses expériences personnelles. Toutefois, malgré sa souffrance, l'amoureux[2] connaît les dangers de l'amour puisqu'il en a subi tous les caprices, il le montre dans le deuxième quatrain et le premier tercet avec les rimes malheur / douleur et raison prison qui sont suffisantes et qui reflètent le mal être intérieur du poète. Or comme nous l'avons démontré Cassandre se refuse à son amour, résigné, il lui reste sa connaissance des déboires amoureux qu'il décide d'utiliser d'une manière didactique afin d'instruire le lecteur. [...]
[...] Ronsard le montre en usant d'une anaphore continue avec le mot comme répété trois fois au début des vers et 4. De plus, au vers 3 : Comme il renflamme et renglace mon cœur, l'oxymore dévoile un amant qui est tantôt enflammé, tantôt glacé par son amour, c'est-à-dire qu'il est régi par cet amour qui le maintient captif dans une belle prison (v.10). De même, au dernier vers des quatrains, le Ronsard parle d'une figure divine : Dont ma Déesse et mon Dieu ne font conte. [...]
[...] Ronsard est donc déçu de ne pas être aimé. L'adjectif pronte occupe tout le vers il y a enjambement et cet adjectif qui termine le vers voit son accent métrique atténué. Le but est ici de montrer la situation tragique du poète qui voit son désir être condamné et inassouvi. Ronsard est ici insatisfait et se déçoit lui-même dans le sens où il se rend compte que Cassandre n'éprouve pas d'amour pour lui, son amour est réduit à une torture. [...]
[...] Ce recueil de poèmes publié en 1552 constitue le chef d'œuvre de la Pléiade, l'école littéraire la plus active de la Renaissance française, et établissent, avec les Odes de 1550, l'introduction à la grandiose œuvre lyrique ronsardienne. Jusque-ici, il n'existait aucun recueil de sonnets en français, simplement une traduction de Pétrarque publiée par Clément Marot en 1536. Ce recueil porte sur Cassandre Salviati, la fille d'un banquier. Il s'agit d'une italienne que Ronsard a rencontré à la cour du roi au cours d'un bal. Ronsard l'aime mais est dans l'impossibilité de l'épouser car il est clerc. [...]
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