Guy de Maupassant voue une grande passion pour sa région natale, la Normandie, ainsi qu'à ses paysages, comme dans Une Vie, paru en 1883. Cependant, l'auteur atteint de la syphilis, est aussi connu pour ses récits de dépressions de folie et de paranoïa, comme dans le Horla, publié en 1887. En 1888, il publie le roman sombre de Pierre et Jean, racontant les tourments d'un fils, Pierre, obsédé par le besoin de découvrir la raison secrète d'un héritage laissé uniquement à son frère Jean. L'extrait à étudier est une description d'un paysage maritime qui est en fait un des moments cognitifs de Pierre. Comment ce paysage révèle-t-il l'état d'esprit de Pierre ? L'étude du texte dévoilera un décor fantasmagorique qui amènera à une seconde étude qui révèlera le trouble de Pierre.
I. Un décor fantasmagorique
Le paysage à étudier semble, à première vue, n'être qu'une simple description du paysage maritime. Toutefois, ce paysage dégage une certaine atmosphère...
a. Un décor ancré dans la réalité
La description comporte des repères géographiques précis et réels, comme des noms de villes « Trouville », « Etouville », de régions « Havre », de cours d'eau « la Seine », « la rivière de Pont-Audemer » ; ceux-ci, très nombreux, ancrent la description dans la réalité.
b. Un décor fantastique
Cependant, cette vision est vite transformée. Dans la première partie de l'extrait, les « phares électriques » sont comparés à des « cyclopes monstrueux » ainsi qu'à des « colosses », c'est-à-dire à des créatures surnaturelles et fantastiques. Ces sémaphores sont même personnifiés, on leur accorde la parole « « C'est moi [...] » » (présence de guillemets). La comparaison est reprise maintes fois en remplaçant la lumière des phares par des « regards » et des « yeux » (...)
[...] Il peut correspondre à un dédoublement de personnalité de Pierre entre son lui pensif et son lui instinctif. Mais il peut aussi représenter la dualité fraternelle de Pierre et Jean : ce sont deux êtres dissociés, deux êtres différents, opposés même, en raison de leurs caractères. Le les sous entendus vont plus loin : l'auteur révèle dans des portions de phrases, le futur du récit : le bâtiment en marche venu chercher un mouillage pourrait être Pierre qui recherche déjà inconsciemment un nouvel abri. [...]
[...] Un décor ancré dans la réalité La description comporte des repères géographiques précis et réels, comme des noms de villes Trouville Etouville de régions Havre de cours d'eau la Seine la rivière de Pont-Audemer ; ceux-ci, très nombreux, ancrent la description dans la réalité. b. Un décor fantastique Cependant, cette vision est vite transformée. Dans la première partie de l'extrait, les phares électriques sont comparés à des cyclopes monstrueux ainsi qu'à des colosses c'est-à-dire à des créatures surnaturelles et fantastiques. Ces sémaphores sont même personnifiés, on leur accorde la parole C'est moi [ ] (présence de guillemets). [...]
[...] Les sentiments de Pierre Le premier paragraphe est consacré à la description du paysage terrestre, la terre par laquelle on peut voir le portrait de Pierre : Pierre rime avec terre Les yeux du port, jaunes, rouges verts pourraient alors être les siens ; les yeux étant le miroir de l'âme, chaque couleur pourrait avoir une signification : le jaune peut être assimilé aux connaissances de Pierre, le rouge à sa colère d'avoir été trompé, le vert à son infortune, par opposition à la fortune de Jean. Ces regards sont longs et puissants et dirigés vers la mer ou la mère. d. [...]
[...] La vision de la mère Quant au second paragraphe, il est consacré à la mer, Puis sur l'eau profonde qui, par jeu de mot, évoque la mère. Ainsi, on devine que la mère porte un secret lorsqu'on lit : la mer obscure La mer est parée de lumière : On croyait voir çà et là, des étoiles il s'agit en fait de reflet d'étoile sur l'eau, tels des leurs trompeurs. Ces reflets d'étoile blanches, vertes ou rouges exposent des couleurs pouvant à nouveau avoir chacune une explication : le blanc pourrait représenter le mariage et l'innocence de Mme Roland, le vert son échec amoureux avec M. [...]
[...] La faiblesse de Pierre Dans ce monde fantastique, le paysage est peuplé de créatures surnaturelles. Pierre est encerclé par des titans, des colosses qui semblent le subjuguer, à en voir le champ lexical de la supériorité : dominant géantes si haut puissant énormes ; ils sont très nombreux comme le montre l'utilisation abondante d'articles numéraux et d'adverbes d'addition : deux cyclopes deux autres d'autres encore, beaucoup d'autres ; ils paraissent même s'imposer à lui par la voix : «C'est moi. [...]
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