La première scène de l'acte I a permis de préciser le lieu : la chambre nuptiale, le moment : le matin des noces et les trois personnages: Suzanne, Figaro, le Comte. Dans la scène 2, Figaro se retrouve seul après que Suzanne lui a avoué que le Comte lui offre une dote en échange de ses faveurs. Figaro comprend que sa nomination au courrier des dépêches à Londres procure au Comte la possibilité de le remplacer auprès de Suzanne.
[...] C'est bien à partir de "dissimulons" que Figaro décide de répondre à la violence par la ruse à cause de son statut social et de son désir d'une victoire complète. Il n'accepte pas la domination et témoigne de sa révolte contre la puissance de son maître et veut rivaliser avec lui. A travers le personnage de Figaro transparait les excès du dominant sur le dominé et la contestation sociale est sous-jacente. III/ La contestation sociale Les nombreuses figures de style des antiphrases: "cher Monseigneur", "jolie chemin", "douce réciprocité" permettent de caractériser l'ironie de Figaro. [...]
[...] A cela s'ajoute la reprise des paroles du Comte ce qui lui permet de les démasquer. Le vocabulaire employé renforce l'ironie "casse-cou", "dame", "ambassadrice de poche", "crottant", "la gloire de votre famille", "fripon". La contestation sociale apparait nettement à la ligne 14 "Monseigneur il y a de l'abus", ligne 16 "le droit de représenter à la fois le roi et moi" où il fait clairement allusion au droit de cuissage renforcé par l'adverbe "trop" répété 2 fois. La révolte de Figaro contre la toute-puissance de son maître qui profite de son titre pour s'arranger tous les droits, symbolise en quelque sorte la révolte de la petite société soumise au bon vouloir des plus grands. [...]
[...] II/ Les indices d'une émotion forte De nombreux traits de langue nous permettent de définir Figaro dans cette 2e apparition. Il se dévoile à travers son langage. On note une multiplication des exclamations, une énumération de termes appréciatifs qui exprime l'enthousiasme des sentiments "charmante fille" ligne 1. Cette vivacité est donc observable en amour car il faut une description élogieuse de Suzanne. Quand il s'adresse au Comte, la grande violence de sa colère s'observe par l'interjonction des exclamations et des interrogations qui donnent une tonalité dynamique. [...]
[...] De nouveau ligne il revient à l'apostrophe et notamment ligne et discours direct. Puis il s'adresse directement à Bazile en le tutoyant dans un langage familier "fripon", "avec les boiteux". Ligne 21, il formule une nouvelle hypothèse quant au Comte et Bazile, plutôt la dissimulation. Enfin, à partir de la ligne 21, il s'adresse à lui-même se nomme "Monsieur Figaro", se vouvoie, fait part de ses projets et des décisions prises. Ces variations soulignent l'émotion de Figaro, il y a donc une libération. [...]
[...] Ce monologue est bien destiné aux spectateurs puisqu'il explique les enjeux de l'action. Le dialogue est toujours sous-jacent par la présence d'interlocuteurs absents mais nommés explicitement. Le premier personnage cité est le Comte de la ligne 3 à 17 sous les termes "Monsieur le Comte" , "Monseigneur", "vous", "votre", "compagnon ministre". Le monologue permet à Figaro de se libérer d'une colère et de propos qu'un valet ne pourrait pas tenir devant son maître. Ensuite, il fait allusion à Bazile en donnant son prénom ligne 18 à 20. [...]
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