C'est une époque qui sent au fond d'elle-même une forme neuve au travail et qui, pourtant, est moins fascinée par les créations inlassables de cette force que par son mode d'action. Non contente de jouir des résultats, elle explore la forme de cette activité productrice pour tenter d'en rendre compte. C'est en ce sens que se pose, pour l'ensemble du XVIIIe, le problème du progrès intellectuel.
La diversité, la variété des formes, n'est que le développement, le déploiement d'une force créatrice unique, de nature homogène : la raison.
[...] II- Nature et science de la nature dans la philosophie des Lumières P. 76- Dans un seul et même processus d'émancipation intellectuelle, la philosophie des Lumières cherche à montrer l'indépendance de la nature en même temps que l'indépendance de l'entendement. Toutes deux doivent être désormais reconnues dans leur originalité propre et mises ainsi en corrélation. Toute médiation entre elles qui se réclamerait d'une puissance ou d'un être transcendant devient du même coup superflue. P. 86- La philosophie d'Alembert renonce à établir la formule métaphysique du cosmos qui nous dévoilerait l'en-soi des choses ; elle veut s'en tenir au domaine phénoménal, mettre en évidence le système que constituent ces phénomènes, leur ordre constant et complet. [...]
[...] C'est désormais un axiome pratique qui fonde la recherche. P. 90- S'Gravesande : Nous avons le droit et l'obligation de nous y fier, car il nous faut bien tenir pour vrai tout ce dont la réfutation impliquerait la suppression pour l'homme de tout moyen d'existence empirique et de toute vie sociale μεταβασισ εισ αλλο γενοσ : c'est une nécessité morale qui conduit à la nécessité logique : de la bonté de Dieu à la validité de l'analogie fondant la constance des lois naturelles. [...]
[...] La voie de la connaissance distincte ne sera donc rien d'autre que la résolution de tout phénomène complexe en ses éléments simples, c'est à dire dans les éléments singuliers qui le déterminent et le fondent. La légitimation des facultés inférieures de l'âme, non leur oppression et leur destruction, tel est le but que se propose l'Esthétique. P. 341- De plus en plus, l'époque des Lumières apprend à renoncer à l'absolu au sens strictement métaphysique, à l'idéal d'une connaissance à l'image de la connaissance divine, pour y substituer un idéal purement humain qu'elle cherche constamment à définir plus exactement et à remplir plus parfaitement. [...]
[...] Posséder le système sans être possédé par lui. C'est une nouvelle direction de recherche et pour ainsi dire un nouveau tempérament de chercheur qui se fait jour, exigeant d'être reconnu, justifié dans son style propre et validé dans sa méthode. P. 115- Cet univers illimité et mobile, seule une pensée mobile peut le concevoir, une pensée qui se laisse porter et pousser d'un élan à l'autre, qui jamais ne se repose dans la contemplation du présent et du donné, mais s'enivre de la profusion des possibles, qui veut tous les parcourir et les tenter. [...]
[...] Ainsi se distinguent esprit systématique et esprit de système. Qu'on ne cherche donc pas l'ordre, la légalité, la raison, comme une règle antérieure aux phénomènes, concevable et exprimée a priori : qu'on démontre la raison dans les phénomènes eux-mêmes comme la forme de leur liaison interne et de leur enchaînement immanent. Esprit analytique moderne : Galilée = résolution-composition. Ce n'est qu'en décomposant un événement apparemment simple en ses éléments, puis en le reconstruisant à partir de ces éléments qu'on parvient à le comprendre. [...]
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