Nous étudierons dans un premier temps les caractéristiques positives du philosophe, puis on s'intéressera à la manière dont l'auteur le compare tour à tour à divers personnages (ce qui lui permet de mieux en cerner le contour), enfin on étudiera l'habileté dont l'auteur fait preuve en faisant passer ses idées sous la forme d'une définition objective (...)
[...] Dumarsais compare aussi le philosophe aux nobles de la haute société. Les grands méprisent ceux qui leur sont socialement inférieurs : leur amabilité est limitée à ceux qu'ils considèrent comme leurs semblables. Le philosophe, en revanche, sait se montrer aimable avec tous ceux qui l'entourent, sans exception. Cette attitude uniformément magnanime consacre la supériorité du philosophe sur les grands. Troisième partie Le texte de Dumarsais appartient à une encyclopédie et se présente comme un article de dictionnaire : par le contexte dans lequel il s'inscrit, il apparaît à première vue comme une définition objective. [...]
[...] Texte attribué à Cesar Chesneau Dumarsais, article Philosophe Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Arts, des Sciences et des métiers (1751-1765). PLAN du COMMENTAIRE COMPOSE Introduction Les philosophes des lumières ont écrit plusieurs œuvres collectives, dont l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Arts, des Sciences et des métiers. L'article Philosophe qui nous intéresse a probablement été écrit par Cesar Chesneau Dumarsais. On considère souvent cet article comme un manifeste des lumières. Dans un style clair, simple et logique, Dumarsais fait état des innombrables qualités du philosophe. [...]
[...] Cette définition est en réalité une véritable apologie du philosophe des lumières, qui apparaît comme un être parfait, paré de toutes les vertus. C'est aussi une attaque indirecte, mais efficace, contre l'idéologie chrétienne. Le croyant est l'anti-miroir du philosophe, son anti-modèle : le premier obéit à des concepts irrationnels (la grâce, la superstition, le fanatisme tandis que le philosophe suit en tout sa raison et son humanité. Cet éloge dithyrambique débouche même sur une utopie politique : celle du philosophe-roi. [...]
[...] Il serait inutile de remarquer ici combien le philosophe est jaloux de tout ce qui s'appelle honneur et probité. La société civile est, pour ainsi dire, une divinité pour lui sur la terre ; il l'encense, il l'honore par la probité, par une attention exacte à ses devoirs, et par un désir sincère de n'en être pas un membre inutile ou embarrassant. Les sentiments de probité entrent autant dans la constitution mécanique du philosophe que les lumières de l'esprit. Plus vous trouverez de raison dans un homme, plus vous trouverez en lui de probité. [...]
[...] [ ] Le philosophe forme ses principes sur une infinité d'observations particulières. Le peuple adopte le principe sans penser aux observations qui l'ont produit : il croit que la maxime existe, pour ainsi dire, par elle-même ; mais le philosophe prend la maxime dès sa source ; il en examine l'origine ; il en connaît la propre valeur, et n'en fait que l'usage qui lui convient. De cette connaissance que les principes ne naissent que des observations particulières, le philosophe en conçoit de l'estime pour la science des faits ; il aime à s'instruire des détails et de tout ce qui ne se devine point ; ainsi, il regarde comme une maxime très opposée au progrès des lumières de l'esprit que de se borner à la seule méditation et de croire que l'homme ne tire la vérité que de son propre fonds . [...]
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