Pierre de Marbeuf, Philis, auteur, oeuvre, Commentaire d'oeuvre, souffrance amoureuse, poète, poème, tourment amoureux, désespoir, sentiments, émotions, littérature
Pierre de Marbeuf est un poète peu connu du XVIIe siècle. Les éditions de ses oeuvres sont rares. Seul le poème « À Philis » semble avoir percé la muraille du temps. Rédigé en 1628 sous la période de Louis XIII, ce sonnet en alexandrins et en rimes embrassées se veut à la mode du temps puisqu'il reprend les codes du baroque. Multiplicité des éléments, force de la nature et de l'amour, monde où tous les contraires sont possibles, sont des thèmes repris par le poète pour orner son poème qui dit le tourment amoureux. Les quatrains et le premier tercet délivrent une leçon générale sur la douleur de l'amour quand le dernier tercet est plus personnel : le poète, probablement amoureux de Philis à qui est dédié le poème, lui fait part de son sentiment de désespoir. Le poème accumule les répétitions et tend à perdre le lecteur. En quoi cette confusion met-elle en lumière la virtuosité du poète, capable de rendre vivante et de renouveler la thématique de la souffrance amoureuse ?
[...] Dans un deuxième temps, Pierre de Marbeuf fait de l'amour un objet de réflexion : déceptif et dangereux, il se doit de prévenir son lecteur. Tout d'abord, le sonnet étudié peut être qualifié de lyrique car il exploite les sentiments personnels du poète. Le dernier tercet, appelé coda, est censé retourner le sens du poème. Ici, on comprend que l'amour évoqué est bien celui du poète pour un « tu » (v.13) cruel. Le destinataire est séparé du « je » locuteur puisqu'un vers les sépare. [...]
[...] D'ailleurs, le feu, présent dans tout le texte, est symbole de vitalité en ce qu'il dégage de la chaleur. Le poète montre à la dame qu'accepter son amour, c'est accepter de vivre. Celui-ci montre sa virtuosité : à la simple peine, il répond par un élan vital plus grand. Pour finir, l'habileté du poète se révèle à travers la préciosité de son style. Marbeuf semble tout maîtriser : les éléments, les mythes, les opposés, les jeux de langue. Tout le poème est un grand exercice de style qui vise à perdre le lecteur dans les références. [...]
[...] À Philis - Pierre de Marbeuf (1628) - En quoi cette confusion met-elle en lumière la virtuosité du poète, capable de rendre vivante et de renouveler la thématique de la souffrance amoureuse ? Pierre de Marbeuf est un poète peu connu du XVII[e] siècle. Les éditions de ses œuvres sont rares. Seul le poème « À Philis » semble avoir percé la muraille du temps. Rédigé en 1628 sous la période de Louis XIII, ce sonnet en alexandrins et en rimes embrassées se veut à la mode du temps puisqu'il reprend les codes du baroque. [...]
[...] Le poème forme d'ailleurs une sorte de boucle puisqu'à « la mer » du départ répond « la mer de mes larmes ». L'étendue d'eau a gonflé grâce à une sorte d'anagramme entre « la mer » et « larmes ». Il peut ainsi se relire éternellement. Le deuxième tercet place soudain l'amour très terrestre dont il était question dans une dimension mythologique puisqu'il est fait mention vers 9 de Vénus, déesse de la beauté qui est sortie des eaux. [...]
[...] Mais la force du poète réside principalement en son style précieux, capable de persuader Philis et le lecteur de son génie poétique. Raffiné et virtuose, le poète a tout pour convaincre la Cour de l'époque. Si le début du XVIIe siècle est marqué par une esthétique baroque, les premiers moralistes, qui triompheront sous Louis XIV, commencent à implanter leur pouvoir. Conscient de ces enjeux, Marbeuf arrive à lier tous ces aspects dans un poème qui, tout comme l'amour, peut se revivre à l'infini. [...]
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