Il est nécessaire de bien situer l'extrait à étudier par rapport à l'ensemble de l'oeuvre. Pour cela, il faut se poser un certain nombre de questions sur ce qui fait la spécificité du passage, son intérêt par rapport au texte intégral.
Nous chercherons à montrer en quoi ce monologue est le lieu d'une communication qui devient biaisée, où le langage s'abolit en image, pour devenir une fascination et non plus une argumentation. Nous nous appuierons sur trois questions: Comment cette scène pose-t-elle le problème de la communication ? S'agit-il d'un aveu sous forme détournée ? Finalement,comment le langage devient-il le moyen de la fascination, c'est-à-dire, comment se fait-il image réalisant les désirs d'une Femme.
[...] a été déclaré mort, ainsi Phèdre se libère du péché d'adultère. se confesse à Oenone dans une scène antérieure, toujours en poursuivant la logique du non-dit et de l'indiscipline (adultère et inceste) ; mais la verbalisation de ces péchés par Oenone donne forme au fantasme, en le cristallisant dans la parole (ce qui renforce l'aspect de tragédie du langage). Naissance du sentiment de jalousie quand elle apprend qu'Hippolyte aime Aricie. La forme du texte, c'est-à-dire la tragédie, impose une intervention divine. [...]
[...] Tout d'abord effacé par Racine du titre de la pièce, à l'origine appelée La tragédie d'Hippolyte puis transformé en Phèdre. Ensuite, lors du récit de la mort d'Hippolyte, on nous décrit l'image d'un personnage déjà mort et évacué par la scène (prise de parole extrêmement rare après cet aveu . Ce serait donc un personnage tué par le désir de Phèdre qui se doit de l'éliminer pour réaliser ses désirs. En effet, elle n'a besoin que du corps, mais le personnage en lui-même constitue un véritable obstacle à la construction d'une idole. [...]
[...] S'agit-il d'un aveu sous forme détournée ? Finalement, comment le langage devient-il le moyen de la fascination, c'est-à-dire, comment se fait-il image réalisant les désirs d'une Femme. I. COMMENT SE FAIT-IL QUE PHEDRE SENTIMENTS DANS CE PASSAGE ? AVOUE SES Le fait que Phèdre choisisse se passage pour avouer ses sentiments à Hippolyte, montre qu'il s'est passé un certain nombre d'évènements qui vont l'inciter à prendre parole. Une quelconque motivation est d'autant plus vraie que cette pièce de théâtre est une tragédie du langage. [...]
[...] En effet, il y a bonheur érotique parce que non seulement Thésée mais également Hippolyte ont disparu. PEUT-ON REELLEMENT PARLER D'UN AVEU ? On a tort de parler d'aveu dans la mesure où Phèdre produit une parole murmurée non faite pour être entendue. Cela explique l'absence de réponse d'Hippolyte : on est passé, par le jeu des substitutions, d'une tirade à un monologue. Ce monologue s'articule avec la précédente réplique d'Hippolyte par l'intermédiaire d'une rime plate. III. UN MONOLOGUE INTERIEUR PRONONCE PAR CONVENTION. Pourquoi Phèdre continue-t-elle de parler sans être interrompue par Hippolyte ? [...]
[...] C'est ainsi que se dit au cœur du vers l'union des deux corps, et l'expression de la recherche, au moment de ce chiasme, de l'extase amoureuse. Mais ici, Hippolyte n'est pas actif. Le oui présageait l'union des deux corps, la réalisation complète du fantasme. Phèdre arrive à réaliser un éros heureux à travers le fantasme. Le héros racinien ne parvient jamais à une conduite juste en face du corps d'autrui. La fréquentation réelle est toujours un échec. Existe-t-il un éros heureux ? Précisément lorsqu'il est irréel. [...]
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