Racine, "Phèdre", Acte V scène 6 : le récit de la mort d'Hippolyte par Théramène

Résumé du document

Le théâtre classique impose des règles strictes aux dramaturges comme celle de la bienséance : conformément au respect de la vraisemblance et de la morale, l'acteur ne doit pas choquer le spectateur. De ce fait violence et intimités physiques sont exclues de la scène. Les batailles et les morts doivent se dérouler hors scène et être rapportées au spectateur sous forme de récits. Même si Racine ne se soumettra pas toujours à cette règle dans Phèdre, créée en 1677, puisque le personnage éponyme mourra sur scène, il la respecte pourtant pour la mort d'Hippolyte à la scène 6 de l'acte V. Théramène, serviteur et ami d'Hippolyte, rapporte la mort de celui-ci dans une tirade à la fois épique et émouvante.
Le récit se substitue à l'action pour rapporter celle-ci avec le plus de force et d'émotion possible.
Ainsi ce sont bien les éléments de la narration qui révèlent la mort glorieuse du héros et sa grandeur épique jusqu'au dernier souffle. Mais le tableau doit se faire vivant pour convaincre, la peinture baroque et fantastique associée à un réalisme du détail parviennent à nous faire vivre l'événement (...)

Extraits

[...] Phèdre, Acte Scène 6 le récit de la mort d'Hippolyte par Théramène. A peine nous sortions des portes de Trézène . Et que méconnaîtrait l'œil même de son père. Introduction Le théâtre classique impose des règles strictes aux dramaturges comme celle de la bienséance : conformément au respect de la vraisemblance et de la morale, l'acteur ne doit pas choquer le spectateur. De ce fait violence et intimités physiques sont exclues de la scène. Les batailles et les morts doivent se dérouler hors scène et être rapportées au spectateur sous forme de récits. [...]

[...] Ainsi ce sont bien les éléments de la narration qui révèlent la mort glorieuse du héros et sa grandeur épique jusqu'au dernier souffle. Mais le tableau doit se faire vivant pour convaincre, la peinture baroque et fantastique associée à un réalisme du détail parviennent à nous faire vivre l'événement I. Les éléments du récit a)une succession de tableaux Un récit épique Un récit pathétique et tragique : le point de vue de Théramène II. Un récit où se mêlent merveilleux et réalisme Effets fantastique et facture baroque réalisme et vraisemblance Conclusion Cette longue tirade tient donc une place toute particulière dans l'œuvre : le destin pour la première fois reprend une vie sans que la force du héros épique ne soit d'aucun secours lorsque les dés sont jetés ; de plus, celui- ci suscite notre compassion, nécessaire étape cathartique de la mécanique tragique. [...]