Phèdre, Racine, acte II, scène 3, amour, violence, tragique, fatalité passion, Hippolyte, Théramène, Oenone, tirade, expression de l'amour, coup de foudre, troubles moraux, troubles physiques, chiasme, antithèse, idéalisation, échapper, tentatives, inutilité, souffrance
Ce texte, extrait de la tragédie Phèdre écrite par Racine, correspond à la scène 3 de l'acte II. Phèdre entre pour la première fois, après avoir été décrite comme mourante par Théramène et par sa nourrice, Oenone. Celle-ci, dans cette scène, décide de l'interroger afin de connaître la raison de son mal. Phèdre finit par avouer son amour pour Hippolyte, son beau-fils dans une tirade dans laquelle elle reconstitue les étapes de sa passion. Comment l'expression de l'amour fait apparaître une violence tragique ? Nous tenterons de répondre à la question en nous intéressant tout d'abord aux manifestations de l'amour puis à la fatalité de la passion.
[...] La véritable cause de souffrance Enfin, Phèdre évoque la véritable cause du mal dont elle souffre : « je reconnus Vénus et ses feux redoutables ». Ce vers montre que Phèdre est consciente malgré ses troubles. Vénus est présentée ici comme une menace, une déesse dangereuse. L'expression « d'un sang qu'elle poursuit » fait référence à la malédiction qui pèse sur sa famille. En effet, sa mère Pasiphaé s'est unie à un taureau. De cette union est né le Minotaure. [...]
[...] Par la suite, elle tente d'éloigner Hippolyte de sa vue. Elle commence par l'éviter comme le montre le vers 21 : « je l'évitais partout », ce qui n'est pas facile, vivant tous deux sous le même toit. Puis, « pour bannir l'ennemi dont [elle était] l'idolâtre », elle affecte « les chagrins d'une injuste marâtre ». Son influence sur Thésée étant grande, elle arrive à le convaincre d'éloigner son propre fils en jouant la comédie. Elle doit ainsi cacher ses véritables sentiments en feignant d'haïr l'homme qu'elle aime. [...]
[...] Cette fatalité est présente dès le début de la tirade, dans l'évocation de son mariage contracté avec Thésée, ce « fatal hymen » au vers 32. L'amour selon Racine est à la fois aliénation et dépossession de soi. Le coup de foudre de Phèdre en témoigne. Ces aspects sont ici portés à un degré de violence extrême en raison de la nature même de cet amour qui, par sa monstruosité, inscrit Phèdre dans une filiation maudite. Cette violence dans la peinture de l'amour laisse ainsi présager le bain de sang qui termine la pièce. [...]
[...] Comment l'expression de l'amour fait apparaître une violence tragique ? Nous tenterons de répondre à la question en nous intéressant tout d'abord aux manifestations de l'amour puis à la fatalité de la passion. I. Les manifestations de l'amour Les manifestations de l'amour sont diverses. Le mot « trouble », employé au vers 6 pour désigner à la fois les troubles physiques et les troubles moraux, annonce l'énumération de ces troubles. A. Troubles physiques dus au coup de foudre Phèdre évoque dans un premier temps les troubles physiques dus au coup de foudre subi lors de sa rencontre avec Hippolyte. [...]
[...] Mais Phèdre est consciente du « mal » dont elle souffre et se présente comme la victime de Vénus. Le sort semble s'acharner sur elle. II. La fatalité de la passion Cette passion est placée sous le signe de la fatalité comme le suggèrent le vers 9 : « je reconnus Vénus » et le vers 33 « cruelle destinée ». A. Tentative d'échapper à la fatalité Consciente de la monstruosité de cet amour, Phèdre tente d'y échapper à plusieurs reprises. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture