La tirade de Phèdre est un éloge à l'Amour. En effet, nous pouvons remarquer le champ lexical de l'amour : « je languis », « je brûle », « je l'aime » présent dès les premiers vers. Par ailleurs, une métaphore filée de l'amour-feu peut être aperçue : l'amour est comparé au feu, aux flammes et à la chaleur : « je brûle », les « enfers », les labiodentales en [f]. Ainsi, l'amour de Phèdre est montré comme étant douloureux, notamment avec l'emploi du verbe « languir » qui signifie au XVIIème siècle, souffrir d'amour. Il y a une incantation de l'amour par l'emploi répété de « tel que ». « Tel que » laisse entendre un son dur (dentales (t) et palatovélaire (k)) qui annonce la fatalité de Phèdre car cet amour est impossible, notamment parce qu'Hippolyte n'éprouve pas pour Phèdre la passion qu'elle ressent à son égard. Hippolyte ne reçoit alors pas l'amour dont elle lui fait l'aveu.
b. Un amour caché
Le début de la tirade de Phèdre prouve son malaise quant à la situation : le premier vers a un rythme croissant qui nous fait penser qu'elle prend de l'élan pour se donner la force et le courage d'avouer ses sentiments. Phèdre commence sa tirade en faisant le portrait de son époux Thésée qu'elle croit mort, mais en réalité, c'est celui de son beau fils Hippolyte qu'elle est en train de faire. Ainsi, elle fait croire que l'amour passionnel qu'elle éprouve est pour Thésée et se légitime : Thésée est son époux, elle peut donc l'aimer sans honte ni peur. En revanche, les véritables sentiments de l'héroïne ne tardent pas à se faire savoir. En effet, la tirade commence par une apostrophe (vocatif latin) à Hippolyte : « Oui, Prince ». (...)
[...] Comme elle entre dans un rêve, Phèdre ne se rend plus réellement compte de ce qu'elle dit et laisse apparaitre des détails qui la trahissent comme la mise en valeur de la main d'Hippolyte au vers 19. Peut être étais-ce un rappel au fait qu'elle l'aime et qu'elle désire avoir sa main ? Cette interprétation est d'autant plus possible que main rime avec incertain ce qui affirme que la possibilité d'un futur mariage entre les deux est très peu probable, soit incertaine. b. Des regrets Phèdre regrette de ne pas avoir connu Hippolyte avant son père Thésée. [...]
[...] Il avait votre port, vos yeux, votre langage, Cette noble pudeur colorait son visage, Lorsque de notre Crète il traversa les flots, Digne sujet des vœux des filles de Minos. Que faisiez-vous alors ? Pourquoi sans Hippolyte Des héros de la Grèce assembla-t-il l'élite ? Pourquoi, trop jeune encor, ne pûtes-vous alors Entrer dans le vaisseau qui le mit sur nos bords ? Par vous aurait péri le monstre de la Crète Malgré tous les détours de sa vaste retraite. [...]
[...] Par ailleurs, elle parle de Thésée à l'Imparfait alors que jusque là, elle usait le présent, ce qui montre qu'elle le considère comme ne faisant plus partie de sa vie et qu'elle tire un réel trait sur lui. En l'associant aux enfers (vers elle considère qu'il est possible qu'il y soit, étant donné qu'il est, selon elle, décédé. Elle profite aussi de l'occasion pour le décrire : un Volage adorateur de mille objets divers qui va du dieu des morts déshonorer la couche Ainsi, elle utilise un vocabulaire dévalorisant volage déshonorer et le critique en le considérant comme un Don Juan de l'Antiquité qui a même voulu prendre la femme d'un Dieu. [...]
[...] Elle finit alors la tirade en parlant de son idéal de vie, tout en transformant ses regrets en amertume. III. Une vérité qui se laisse entendre : le destin rêvé de Phèdre a. De l'amertume Dans cette fin de tirade, Phèdre ressent plus de l'amertume que du regret, peut être parce qu'elle se rend compte de sa fatalité. En effet, une allitération en (alvéolaires) nous fait penser qu'il y a quelque chose qu'elle n'arrive pas à exprimer, ou à avaler. [...]
[...] Un aveu travesti qui joue sur la confusion entre le père et le fils a. L'éloge de l'Amour La tirade de Phèdre est un éloge à l'Amour. En effet, nous pouvons remarquer le champ lexical de l'amour : je languis je brûle je l'aime présent dès les premiers vers. Par ailleurs, une métaphore filée de l'amour-feu peut être aperçue : l'amour est comparé au feu, aux flammes et à la chaleur : je brûle les enfers les labiodentales en Ainsi, l'amour de Phèdre est montré comme étant douloureux, notamment avec l'emploi du verbe languir qui signifie au XVIIème siècle, souffrir d'amour. [...]
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