Jean Racine est une grande figure du classicisme et un dramaturge français du XVIIe siècle, âge d'or de la tragédie. Célèbre pour ses nombreuses pièces de théâtre inspirées de l'Antiquité telles que Bérénice et Britannicus, il écrit Phèdre en 1677, certainement la plus connue de ses tragédies. Dans ce début de l'acte I scène 3 clôturant l'exposition, Phèdre, épuisée et rongée par un amour impossible montre à Oenone, sa servante, qu'elle a perdu goût à la vie.
[...] Phèdre, début de l'acte scène 3 - Racine : depuis N'allons point plus avant jusqu'à Et mes yeux, malgré moi, se remplissent de pleurs Passage : depuis N'allons point plus avant jusqu'à Et mes yeux, malgré moi, se remplissent de pleurs Introduction : Jean Racine est une grande figure du classicisme et un dramaturge français du XVIIe siècle, âge d'or de la tragédie. Célèbre pour ses nombreuses pièces de théâtre inspirées de l'Antiquité telles que Bérénice et Britannicus, il écrit Phèdre en 1677, certainement la plus connue de ses tragédies. [...]
[...] Le vers 16 vous haïssez le jour que vous veniez chercher résume cette attitude : Phèdre ne sait plus quoi faire, elle est déchirée, car si parfois, elle retrouve sa force première (v.13), elle constate que désormais sa force (l)'abandonne (v.2). L'alternance de verbes au passé et présent révèle ses caprices et son instabilité. La ponctuation excessive par des questions rhétoriques 28) et des exclamations (v. 20,24) illustre son désordre mental : le champ lexical de la folie insensée (v. [...]
[...] La couleur rouge qui peut toucher le soleil (v.19) puis Phèdre elle-même la rougeur me couvre le visage (v.30) connote sa honte honteuses douleurs (v.31). Le pronom indéfini tout dans la courte proposition tout m'afflige (v.9) insiste sur l'ampleur de son abattement et au même vers, l'assonance en i dans afflige nuit conspire nuire rend aiguë la plainte. Le registre est alors pathétique. Nous sentons bien que Phèdre est en danger. Si elle s'adresse au soleil, c'est pour lui dire adieu. [...]
[...] Elle ne se maîtrise plus : au dernier vers, le complément circonstanciel d'opposition malgré moi met en lumière cette sorte d'aliénation. Son corps la fait souffrir à tel point qu'elle ne supporte plus le moindre accessoire : non seulement sa coiffure est inutile, les voiles qui la composent sont de vains ornements mais comme le révèle l'oxymore ces voiles me pèsent ! lui sont insupportables. Ainsi, les voiles d'ordinaire légers sont encore trop lourds pour elle, car elle est très faible. [...]
[...] 28) dénonce une démence résultante de désirs contradictoires, tous ses vœux (v.10) : elle veut sortir et aimer puis rentrer et mourir. II Une intensité dramatique Un dialogue tendu Un lien affectif fort lie l'héroïne éponyme à sa servante Oenone. Elle s'adresse à elle avec la formule chère Oenone (v.1) et l'utilisation de l'adjectif possessif nos pour déterminer les pleurs prouve que celle-ci compatit au mal-être de Phèdre. Oenone joue donc le rôle conventionnel dévolu à une servante dans une pièce classique du XVIIe siècle puisqu'elle est à la fois une compagne de route et une confidente, mais si parfois elle peut être complice, elle prend ici à cœur de pousser sa maîtresse dans ses retranchements pour connaître le mal qui la ronge et n'hésite pas pour cela à la remettre en question. [...]
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