La mort est, dans tout l'"Eurydice" d'Anouilh, un thème récurrent, omniprésent. L'expression de « descente aux enfers » est une périphrase pour désigner la mort. Cette expression a tout de même une connotation négative qui introduit l'idée de souffrance, de mal. Si l'on en croit le sens que tout le monde donne à l'expression « descente aux enfers », on pourrait penser qu'Orphée subit une succession de contingences dès sa rencontre avec Eurydice. En effet, l'expression « descente aux enfers » introduit l'idée de souffrance, de mal.
Orphée, dans toute l'oeuvre d'Anouilh, va subir une succession de malheurs : la mort d'Eurydice, la découverte de la vérité quant au passé d'Eurydice puis sa propre mort. La descende aux enfers est alors enclenchée. Elle signifie bien l'enchaînement de faits qui font que l'on descend jusqu'aux bas fonds de l'existence.
Dans le mythe originel de Virgile, la mort, la descente aux enfers est décrite très négativement. Les malheurs d'Orphée peuvent tout à fait représenter le champ lexical de la souffrance utilisé par Virgile. En effet, Orphée subit l'insoutenable en voyant l'être qu'il aime sombrer dans la mort.
Mais ne peut-on pas aller plus loin que la descente aux enfers au sens de mort atroce et malheureuse ? Orphée subit-il réellement une descente pathétique jusqu'à la mort ? La mort n'aurait-elle pas une valeur plus importante, plus profonde dans l'Eurydice d'Anouilh ?
[...] "Eurydice", Jean Anouilh - la "descente aux enfers" du personnage d'Orphée La mort est, dans tout l'Eurydice d'Anouilh, un thème récurrent, omniprésent. L'expression de descente aux enfers est une périphrase pour désigner la mort. Cette expression a tout de même une connotation négative qui introduit l'idée de souffrance, de mal. Dans un premier temps, nous essayerons de voir les différentes significations que peut revêtir l'expression descente aux enfers et si elle s'approprie au personnage d'Orphée. En second lieu, nous essayerons de dépasser la simple définition d'une expression pour essayer de démontrer que la mort va, dans cette oeuvre, au-delà de finitude d'un être, de la souffrance. [...]
[...] Mais ne peut-on pas aller plus loin que la descente aux enfers au sens de mort atroce et malheureuse ? Orphée subit-il réellement une descente pathétique jusqu'à la mort ? La mort n'aurait-elle pas une valeur plus importante, plus profonde dans l'Eurydice d'Anouilh ? La mort est omniprésente dans cette oeuvre d'Anouilh. Dès le début du texte, dès les premières pages, on se rend compte de la place importante donnée à la mort. Ainsi, dans l'acte on retrouve tout un champ lexical rappelant la mort : morte tu ne pourrais jamais vivre je ne pourrais pas vivre tu crèves je rêve à ce qui pourrait nous séparer Toutes ces expressions sont regroupées aux pages 16-17 et sont toutes prononcées par Orphée. [...]
[...] Enfin, on peut aussi noter la relation très particulière qui existe entre Orphée et Mr Henri. Mr Henri use de nombreux arguments pour convaincre Orphée de la valeur de la mort. Dans l'acte III, p.115, Mr Henri dit : La mort seule est une amie. Du bout du doigt, elle rend au monstre son visage, elle apaise le damné, elle délivre. Ici la mort est décrite comme une délivrance, une amie Mr Henri fait tout pour crédibiliser ses arguments. Ainsi, dans ses attitudes, Mr Henri insiste et incite à la mort en la décrivant comme une solution. [...]
[...] On peut donc dire que les contingences subies par Orphée vont au-delà de la simple descente aux enfers insinuant souffrance et malheur. Orphée découvre un autre aspect de la vie pour découvrir toute la beauté et la vérité contenues dans la mort. Orphée, avec l'aide de Mr Henri, va se rendre compte de la futilité de la vie, celle reflétée par son père, pour mieux considérer la mort qui est décrite comme belle, vraie et libre. Mr Henri devient une allégorie de la mort qui fait l'apologie de celle-ci. [...]
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