Dans l'univers du XVIIIe siècle, les femmes sont très peu considérées. Prisonnières de leur condition, elles sont aliénées à l'autorité masculine par le sacrement du mariage ou dominées par le pouvoir religieux qui les emprisonne dans des couvents. L'article Femme de l'Encyclopédie de Diderot et d' Alembert comporte trois contributions révélatrices de l'état d'esprit de l'époque. Dans le premier texte, la femme est décrite comme la « femelle » de l'homme, dans le deuxième comme l'objet de possession du mari, et dans le troisième, elle est définie par l'art de plaire et d'aimer.
Prisonnières de ce climat autoritaire et rigide, Zilia, Manon Lescaut et Suzanne Simonin tentent tout au long de leur vie de modifier un destin qu'elles n'ont pas choisi et de faire entendre leur voix. Ainsi, elles s'acharnent à être écoutées, comprises et approuvées mais ne cessent de se heurter à toutes sortes d'obstacles. On peut se demander comment et pourquoi ces trois femmes ne parviennent pas à diriger leur vie comme elles l'entendent et quelles sont leurs ressources pour obtenir ce qu'elles désirent. Ainsi, en nous appuyant sur le destin de Suzanne Simonin à travers La Religieuse de Diderot, celui de Manon Lescaut dans Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut et enfin avec l'histoire de Zilia exposée dans Lettres d'une Péruvienne de Françoise de Graffigny, nous tenterons de montrer que le destin de ces trois femmes reste marqué par les codes moraux et religieux de l'époque. Ensuite, après avoir étudié leurs tentatives et leurs échecs pour se faire entendre, nous nous pencherons sur le langage personnel auquel elles ont recours et dans lequel elles se réfugient et sur le réel aboutissement de leur acharnement.
[...] Dès la première lettre, elle exprime ses difficultés à comprendre ce que disent ses ravisseurs, les Espagnols et déplore ce fossé comme si il l'empêchait de percevoir les causes de son malheur et de le combattre. Dans la cinquième lettre, alors que Zilia est en convalescence sous la protection de Déterville, elle se croit encore en danger et interprète mal les soins des gens qui l'entourent. Ainsi, elle nomme mes officieux persécuteurs ceux qui tentent de la soigner pour la sauver de la mort. [...]
[...] Ainsi, en nous appuyant sur le destin de Suzanne Simonin à travers La Religieuse de Diderot, celui de Manon Lescaut dans Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut et enfin avec l'histoire de Zilia exposée dans Lettres d'une Péruvienne de Françoise de Graffigny nous tenterons de montrer que le destin de ces trois femmes reste marqué par les codes moraux et religieux de l'époque. Ensuite, après avoir étudié leurs tentatives et leurs échecs pour se faire entendre, nous nous pencherons sur le langage personnel auquel elles ont recours et dans lequel elles se réfugient et sur le réel aboutissement de leur acharnement. [...]
[...] Elle se livre elle même à Des Grieux lors de leur première rencontre en lui confessant que si voyai(t) quelque jour à la pouvoir mettre en liberté, elle croirait (lui) être redevable de quelque chose de plus cher que la vie. Elle se vend pour acquérir sa liberté De plus, tout au long du roman, Manon reste dans l'ombre du narrateur Des Grieux. Décédée lorsque ce dernier raconte leur histoire, elle n'a pas la possibilité d'affirmer son point de vue et son opinion sur ses actions. Elle évolue uniquement à travers le regard de son amant et reste prisonnière de l'image qu'il lui donne. Par ailleurs, on constate que son statut de femme célibataire la réitère au rang d'objet. [...]
[...] F.GRAFFIGNY, J E DEJEAN (sous la direction N.K MILLER (sous la direction Lettres d'une Péruvienne 168P, Moderne language Association of america DIDEROT,R.MAUZI ( préface), La Religieuse,, Gallimard/ Folio 378P. [...]
[...] ] je (lui) consacre ma vie et mon cœur à l'amitié Zilia ne vit qu'à travers cet homme et les lettres qu'elle lui envoie. Dans la seizième lettre elle s'aperçoit que ses quipos diminuent et qu'elle ne pourra bientôt plus lui écrire, elle désespère je vais perdre le plaisir de mon âme, le soutien de ma vie, rien ne soulagera le poids de ton absence, j'en serai accablée Tout son être tend vers cet homme auquel elle était destinée et auquel elle reste aliénée. [...]
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