Albert Camus, né en Algérie en 1913 et mort en 1960, est un romancier, philosophe et dramaturge. Il reçoit le prix Nobel en 1957. Son roman La peste écrit en 1947 dénonce la guerre et le fascisme. C'est une œuvre universelle, car elle aborde la condition humaine face à laquelle Camus propose une morale. Le roman se situe à Oran dans les années 40 où sévit une épidémie face à laquelle les personnages vont réagir par la foi, le dévouement, le profit ou la crainte. L'extrait que nous étudions ici en est le dénouement : l'épidémie de peste cesse de manière aussi brutale qu'elle a commencé.
[...] La Peste est une œuvre inclassable : roman, pièce en cinq actes ou apologue à visée morale, elle nous livre les diverses réactions humaines face à un fléau. Si le prêtre Paneloux pousse ses fidèles au repentir, leur survie dépendant de Dieu ; Rieux comme Tarrou et Grand aident concrètement les malades par leurs soins tandis que Cottard est le seul à tirer un profit financier de l'épidémie. [...]
[...] La foi en les valeurs humaines Rieux met en relief la vigueur de l'homme en répétant le nom force (l.188) que l'on trouve aussi sous la forme verbale s'efforcent (l.204) qui rappelle les résistants de la Seconde Guerre mondiale refusant d'admettre les fléaux (l.204). L'antithèse construite sur un parallélisme de construction il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser (l.197/198) sonne comme une heureuse conclusion. Rieux regarde les qualités humaines plutôt que leurs défauts. [...]
[...] Un mal dormant La menace d'un retour de la peste est rendue par la gradation de la métaphore du sommeil : le bacille de la peste (l.209), n'est qu'« endormi (l.210), il attend patiemment (l.211) et réveillerait ses rats (l.214). L'auteur lui donne de la force en le personnifiant par sa fonction de sujet de la plupart des verbes dans la phrase finale. Le champ lexical de la permanence : toujours menacée (l.207), ne meurt ni ne disparaît jamais (l.209), rester (l.210), associé au présent d'habitude des verbes peut (l.208, 210), meurt (l.209), disparaît (l.209), attend (l.211) révèlent la présence d'un danger omniprésent, à l'affût. [...]
[...] Une mise à distance de la liesse liée à la fin de la peste Le poste d'observation Rieux a trouvé refuge sur une terrasse (l.191) en hauteur comme le prouve l'emploi du verbe monter pour parler des échos de la fête qui lui parviennent : montèrent (l.184), montaient (l.206). Cette position n'est pas anodine, il peut ainsi embrasser de loin la liesse née de la fin de l'épidémie de peste. Il a une vue panoramique sur la foule qui lui permet de poser un regard distancié sur la scène de joie. [...]
[...] L'introspection de Rieux Rieux commence son introspection en énumérant les gens connus lors de la tragédie Cottard, Tarrou, ceux et celle (l.186) et en faisant un bilan à l'aide du plus-que-parfait avait aimés et perdus (l.186). Très vite, la description s'accompagne de l'analyse le vieux avait raison (l.187). Le personnage se plonge dans une profonde réflexion humaniste mise en valeur par des phrases très longues comme les secondes du deuxième et troisième dans lesquelles il émet des hypothèses sur l'avenir avec le mode conditionnel devraient (l.201), viendrait (l.213), réveillerait (l.214), enverrait (l.214). [...]
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