Perrault, Préface des Contes, 1695, défense du Conte, clan des Modernes, Les Contes de Ma Mère l'Oye, morale juste
Dans cette préface de 1695, c'est toute l'habileté à argumenter de Charles Perrault qui est mise en œuvre, pour défendre non seulement la valeur de ses contes, mais aussi pour défendre le clan des Modernes. La pertinence de ce discours épidictique réside dans ses nombreux propos argumentatifs.
[...] Perrault et sa Préface des Contes de 1695 : Quels sont les arguments de Perrault pour la défense du Conte ? Dans cette préface de 1695, c'est toute l'habileté à argumenter de Charles Perrault qui est mise en œuvre, pour défendre non seulement la valeur de ses contes, mais aussi pour défendre le clan des Modernes. La pertinence de ce discours épidictique réside dans ses nombreux propos argumentatifs. Tout d'abord, Perrault affirme que ses contes servent à instruire en divertissant, et non pas qu'à divertir uniquement. [...]
[...] Or, cela est un comble selon Perrault étant donné que l'existence même d'un conte ne vaut que par sa Morale. Il dévalorise ensuite toutes les fables de l'Antiquité qu'il dénonce avoir été faites dans l'unique but de distraire. Il fait alors l'éloge des contes populaires dont il s'est inspiré, et qui eux ont bel et bien su renfermer des Moralités vérifiées et universelles, par le biais notamment d'une dimension manichéenne : dans ses contes, la vertu est récompensée [alors que] le vice est puni Pour illustrer cette idée, il s'appuie sur deux de ses contes : Les Fées et Peau d'Âne, où le bien est récompensé et le mal châtié. [...]
[...] Enfin, il justifie le fait que La Fontaine ait pu associer ses contes à rien d'autre que la littérature enfantine. En effet, il lui a été nécessaire d'adapter le style d'écriture à l'âge des lecteurs auxquels ses contes sont en particulier destinés : les enfants. Cependant, la Morale n'en est pas moins conséquente puisque leur lecture suffit aux jeunes enfants pour que, instinctivement, ils comprennent la morale qui s'en dégage. Il souligne le fait que, malgré l'innocence qu'ils portent en eux, les contes qu'ils lisent font l'objet de semences qui écloront dans leur avenir en tant qu'adolescents ou adultes, et qui susciteront au plus profond d'eux- mêmes le désir de bien se conduire. [...]
[...] Enfin, il défend sa décision de n'avoir pas voulu égayer son ouvrage davantage par souci de bienséance. Peut-être est-ce également un reproche fait aux Anciens dont le désir de plaire aurait été assez puissant pour violer la loi qu'est la convenance, le savoir-vivre. Il finit par s'appuyer sur le madrigal de Mademoiselle Lhéritier, qui fait ici figure d'illustration, comme témoignage de l'évidente valeur de la littérature moderne, et dans une moindre mesure des Contes de Perrault (elle parle précisément de Peau D'Âne). [...]
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