[...] Gaspard Winckler est dans une situation illégale (déserteur, emprunte un nom). Quand Otto le retrouve, il est pris au dépourvu, se sent mal à l'aise, peur de ce qu'on attend de lui. En adoptant cette attitude, il va remarquer les moindres faits et gestes d'Otto.
Cette discussion entre les deux protagonistes se situe dans le bar d'un hôtel. Le narrateur décrit au loin, le son d'un accordéon. Le fait que Winckler précise au loin, montre l'ambiance froide quasi polaire qui règne dans cet endroit isolé de tout. La vision des trois marins est une transposition des trois seules personnes présentes à savoir Otto, le barman et le narrateur.
L'utilisation du mot marin n'est pas anodine. il insiste vraiment sur le fait que l'endroit est perdu à l'image de marin en plein milieux des mers.
Otto attend que Winckler lui dise oui pour partir à la recherche de l'enfant perdu. Pour le narrateur, c'est le destin qui lui joue un tour, une fatalité qui s'abat sur lui. Mais surtout de cette rencontre naît une grosse inquiétude à savoir que si une personne peut le retrouver alors tout le monde peut le faire.
Winckler va vouloir prendre une cigarette et Otto anticipe en lui disant où est son briquet. Otto dégage quelque chose de mystérieux, comme une personne qui est là pour montrer au narrateur le chemin qui doit suivre.
[...] Tout dans ce passage rappelle le calvaire vécu par Perec et sa manière de travailler pour retrouver ce passé oublié. Lorsqu'il parle de "catastrophe", par transposition on peut penser aux camps de concentration, "la personnalité des victimes" peut faire penser à une victime en particulier : son père, et puis le "mystère qui entourait la disparition de l'enfance" peut faire penser au mystère quand à la mise en place de mécanisme pour oublier cet atroce moment de sa vie (souvenir écran). Quand Otto parle de "fascination", cela montre le véritable travail de Perec sur cette période sombre de l'histoire (...)
[...] N'ayant pas ou peu de souvenirs de son enfance, il effectuera de nombreux travaux de psychanalyse. L'autobiographie s'imposant au XXème siècle comme une forme privilégiée de la littérature, il va l'utiliser en créant une composition originale puisqu'il superpose et fait alterner deux récits qui relèvent de la biographie. Le premier récit est un roman d'aventure imaginé dans l'enfance et reconstitué à partir de quelques éléments par l'écrivain adulte. Le second est une autobiographie fragmentaire qui essaie de restituer la réalité vécue à partir de la confrontation entre ses souvenirs et ceux des autres. [...]
[...] Dans l'autobiographie, Perec part à la recherche de son enfance, étrangère lui même. Lorsqu'il demande à Otto «Comment avez vous retrouvé ma trace?», c'est en réalité une question pour savoir par où il doit commencer. Il sait ce qu'il doit faire, mais la véritable question c'est comment. Parallèle entre Otto et Perec Dans l'enquête d'Otto, quelque chose ressemble à la manière de travailler de Perec. Par exemple, les deux s'appuient sur des faits réels, et non sur des dit». Perec n'a plus de souvenirs sur son enfance et n'a pas confiance en ce qui lui reste car pour lui, pleins de choses ont pu les influencer. [...]
[...] Grâce à ce point de vue, on a un regard extérieur sur le personnage d'Otto. Le narrateur donne des indications ainsi que des observations sans formuler aucun jugement. Il ne nous force pas à penser comme lui et nous laisse libre de notre propre interprétation. Etat d'esprit du narrateur Gaspard Winckler est dans une situation illégale (déserteur, emprunte un nom). Quand Otto le retrouve, il est pris au dépourvu, se sent mal à l'aise, peur de ce qu'on attend de lui. En adoptant cette attitude, il va remarquer les moindres faits et gestes d'Otto. [...]
[...] II- L'histoire de l'enfant par Otto Otto fait un compte rendu très détaillé à la manière d'un policier avec dans sa description beaucoup de précisions, hypothèses, de déductions, de conclusions. Son raisonnement est presque mathématique (confère les nombreuses descriptions qu'il fait). Son raisonnement s'achève par une question rhétorique. Otto a la réponse quand à la disparition de l'enfant: pour lui c'est une fuite. Winckler a une toute autre hypothèse: celle de l'abandon. Mais la conclusion du narrateur est d'autant plus terrible qu'il utilise le mot repentis ( . ) ils l'avaient abandonné et qu'ensuite ils s'en étaient repentis.». [...]
[...] Quand on parle d' «inaccessible», cela veut dire que l'on ne peut pas y rentrer de manière volontaire; ensuite il y a le mot «inhabitable» dû aux conditions de vie inhumaines, déplorables, épouvantables, lamentables et de ce fait les camps sont inhabitées par le côté humain d'une personne. Conclusion Dans cet extrait, nous avons pu montrer que le travail de recherche de Perec sur son enfance dans cette autobiographie commence à partir de ce passage. On y observe de nombreuses transpositions entre le récit fictif et ce qu'a vécu Perec. [...]
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