Dans le dénouement de son roman, Le Père Goriot, Balzac reprend cette vision réaliste et satirique de la société et de ses conventions. Mais l'inhumation du père Goriot, par ses circonstances, son déroulement, les rapprochements symboliques qu'elle suggère, clôt surtout l'éducation sentimentale et sociale de son jeune voisin de la pension Vauquer, Eugène de Rastignac (...)
[...] Contraste entre l'exagération des postures, la fausse grandeur des propos et l'acte accompli, le dîner chez les Nucingen. D'ailleurs dans les premières versions, Rastignac rentrait chez lui, dans sa garçonnière, rue d'Artois ! Une parabole : Mort, renaissance, retour des personnages Déchéance, Mort de Goriot Education, Naissance de Rastignac Ce dénouement clôt tragiquement la vie du personnage Goriot, lance un personnage important de la Comédie Humaine, qui épousera la fille de Delphine, qui obtiendra son salaire, pour son poste d'amant attentionné, des mains de Nucingen, parvenant au rang de ministre en 1845 dans Les Comédiens sans le savoir. [...]
[...] Déjà La Fontaine, dans sa fable Le Curé et le Mort, ironisait : Un mort s'en allait tristement S'emparer de son dernier gîte ; Un Curé s'en allait gaiement Enterrer ce mort au plus vite. Verlaine écrira par la suite un sonnet intitulé L'Enterrement où il fustige les héritiers resplendissants. Dans le dénouement de son roman, Le Père Goriot, Balzac reprend cette vision réaliste et satirique de la société et de ses conventions. Mais l'inhumation du père Goriot, par ses circonstances, son déroulement, les rapprochements symboliques qu'elle suggère, clôt surtout l'éducation sentimentale et sociale de son jeune voisin de la pension Vauquer, Eugène de Rastignac. [...]
[...] - Oui, monsieur Eugène, dit Christophe, c'était un brave et honnête homme, qui n'a jamais dit une parole plus haut que l'autre, qui ne nuisait à personne et n'a jamais fait de mal. Les deux prêtres, l'enfant de choeur et le bedeau vinrent et donnèrent tout ce qu'on peut avoir pour soixante-dix francs dans une époque où la religion n'est pas assez riche pour prier gratis. Les gens du clergé chantèrent un psaume, le Libera, le De profundis. Le service dura vingt minutes. [...]
[...] A six heures, le corps du père Goriot fut descendu dans sa fosse, autour de laquelle étaient les gens de ses filles, qui disparurent avec le clergé aussitôt que fut dite la courte prière due au bonhomme pour l'argent de l'étudiant. Quand les deux fossoyeurs eurent jeté quelques pelletées de terre sur la bière pour la cacher, ils se relevèrent et l'un d'eux, s'adressant à Rastignac, lui demanda leur pourboire. Eugène fouilla dans sa poche et n'y trouva rien ; il fut forcé d'emprunter vingt sous à Christophe. [...]
[...] Il se croisa les bras, contempla les nuages, et le voyant ainsi, Christophe le quitta. Rastignac, resté seul, fit quelques pas vers le haut du cimetière et vit Paris tortueusement couché le long des deux rives de la Seine, où commençaient à briller les lumières. Ses yeux s'attachèrent presque avidement entre la colonne de la place Vendôme et le dôme des Invalides, là où vivait ce beau monde dans lequel il avait voulu pénétrer. Il lança sur cette ruche bourdonnant un regard qui semblait par avance en pomper le miel, et dit ces mots grandioses : - A nous deux maintenant ! [...]
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