La description, très présente dans le roman réaliste, a également une grande utilité au sein de la narration, notamment chez Balzac. Ici, celui qui se présente comme un sociologue, présente en effet en ce début de roman, le milieu (c'est-à-dire la pension Vauquer, théâtre des événements du Père Goriot, avant d'y montrer les personnages qui y évoluent.
Cette description très riche répond donc à la fois aux exigences du réalisme, et à une visée symbolique très forte, presque programmatique quant à la suite du roman. La description n'est donc pas une simple pause narrative, mais a un intérêt primordial pour comprendre ce roman. Nous nous intéresserons notamment à la question du lien entre la pension et les personnages, notamment Madame Vauquer. En quoi le lieu implique-t-il une vision particulière de celle-ci ?
[...] Cette approche du personnage se retrouve d'ailleurs dans tous les portraits de La Comédie humaine. - Néanmoins, Zola lui-même en convient d'ailleurs, puisqu'il dit que lorsqu'il évoque cette vitre transparente qu'est la représentation réaliste pour lui et qu'il juge la plus fidèle au réel il déclare qu'elle est néanmoins tachée par la pluie. Toute représentation du réel est imparfaite, et souvent le réalisme nous montre une réalité plus sombre, plus triste, à l'image de cette description, exagérément hideuse. b. Fécondité esthétique du laid -S'il est vrai que rendre la laideur du lieu est un parti-pris réaliste (on trouve des descriptions d'une noirceur comparable notamment chez Zola, par exemple, dans l'Assommoir.)Néanmoins, ce choix peut aussi être interprété comme celui d'un artiste romantique, conscient de la fécondité artistique du laid (à la fois la laideur de la pension et celle de Madame Vauquer, dans laquelle elle se retrouve : sa figure fraîche comme une première gelée d'automne - Dans l'extrait décrivant la pension, il y a une amplification qui s'opère dans le texte. [...]
[...] Balzac obéit donc à une mode récente, celle du réalisme et donne donc une description détaillée du lieu, évoquant avec précision les objets. Le personnage est d'ailleurs décrit avec la même rigueur : On aperçoit, dans l'ordre : son animal domestique, ses vêtements, son corps avant d'apprendre son âge. Après avoir brièvement présenté son personnage (nom et état), Balzac décrit aussitôt sa fortune, son logement, son habit, ses traits physiques et ses manières. Il rapporte enfin son discours afin de nous dire ce qu'il pense et ce qu'il veut. [...]
[...] On peut d'ailleurs faire un rapprochement avec le théâtre (cf. le titre de la section dont est extrait le roman : Scène de la vie privée) b. Le symbolisme du lieu L'Etat du mobilier est personnifié par les adjectifs. (On peut d'ailleurs remarquer que certains adjectifs s'appliquent à la fois à Madame Vauquer et aux meubles). Sa misère est aussi celle des personnages : le passé de Vautrin, la perfidie de Michonneau et les rêves de Rastignac. Les personnages sont donc le produit de leur milieu (cf. [...]
[...] Toute la comparaison est orientée par le regard du narrateur. On le ressent par le marquage axiologique du lexique : la plupart des verbes et adjectifs utilisés sont en effet fortement péjoratifs. L'ironie de ce narrateur perce également par instant, par exemple quand il est dit que la décoration de cette salle à manger coupe l'appétit A un moment, le narrateur assume sa présence et le fait qu'il est l'origine de cette histoire qui se déroule devant nos yeux lorsqu'il déclare : Il faudrait en faire une description qui retarderait trop l'intérêt de cette histoire III. [...]
[...] "Le Père Goriot", Honoré de Balzac - la pension et le portrait de Madame Vauquer Introduction La description, très présente dans le roman réaliste, a également une grande utilité au sein de la narration, notamment chez Balzac. Ici, celui qui se présente comme un sociologue, présente en effet en ce début de roman, le milieu (c'est-à-dire la pension Vauquer, théâtre des événements du Père Goriot, avant d'y montrer les personnages qui y évoluent. Cette description très riche répond donc à la fois aux exigences du réalisme, et à une visée symbolique très forte, presque programmatique quant à la suite du roman. [...]
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