Les lecteurs de Pascal, de Voltaire à Valéry, ont vu dans ses Pensées les marques d'un pessimisme fondamental : l'homme y est représenté sans indulgence, la vision d'après la Faute étant celle d'un être perdu dans les ténèbres et prisonnier du tourbillon du divertissement. Lucien Goldmann, dans Le Dieu caché, a même analysé le texte pascalien sous l'angle du tragique. Cependant, il existe une issue qui est le fondement même du recueil : l'homme a le pouvoir de se tourner vers Dieu, et de racheter sa chute par la grâce.
Peut-on dès lors considérer que les Pensées font preuve de pessimisme ? S'il est vrai qu'elles proposent une peinture sans indulgence de la condition humaine, qui pourrait conduire à envisager l'existence d'un tragique pascalien, on se demandera si l'idée du salut n'inverse pas le pessimisme apparent en optimisme.
[...] Si Pascal a projeté d'écrire une Apologie du christianisme, c'est bien parce qu'il postule que l'être humain est perfectible. En cela, il s'éloigne du pessimisme. Certes, il dresse de l'homme un portrait souvent sombre et sans indulgence. Mais l'effroi est suscité pour permettre au lecteur d'accéder à la grandeur et la félicité que peut lui procurer l'acceptation de la transcendance. Aussi le texte est-il porteur d'un profond optimisme: dès lors que l'homme envisage sa condition obscure à la lumière de Dieu, il passe infiniment l'homme (fr. [...]
[...] Les Pensées de Pascal proposent-elles une vision pessimiste de la condition humaine? Les lecteurs de Pascal, de Voltaire à Valéry, ont vu dans ses Pensées les marques d'un pessimisme fondamental: l'homme y est représenté sans indulgence, la vision d'après la Faute étant celle d'un être perdu dans les ténèbres et prisonnier du tourbillon du divertissement. Lucien Goldmann, dans Le Dieu caché, a même analysé le texte pascalien sous l'angle du tragique. Cependant, il existe une issue qui est le fondement même du recueil: l'homme a le pouvoir de se tourner vers Dieu, et de racheter sa chute par la grâce. [...]
[...] 122) et du roseau pensant (fr. 104). En effet, les deux métaphores identifiant l'homme à l'infime, animal ou végétal, pour lui donner conscience de son incapacité à affronter et à comprendre l'ordre divin qui le surplombe. À cela correspond l'isotopie du malheur et de la misère, qui irrigue le texte bien au-delà de la liasse qui lui est consacrée. L'être humain est misérable (fr. 127), mendiant et malheureux (fr. 126) et les tournures négatives abondent pour décrire son existence. Surtout, il est guetté par la mort (fr 128), elle aussi omniprésente dans le texte: l' »assassin qui tue (fr. [...]
[...] Il peut choisir de rejoindre Dieu, et l'existence de ce choix est une négation du tragique. En effet, l'état de la grâce rejoint celui de la création 122) et nous pouvons, par le salut, échapper à la déréliction de l'incroyance. Dès lors, la misère s'inverse en félicité (fr. et la peinture noire de l'existence est là pour nous préparer à accepter le divin. En cela, Pascal, s'inspirant de la doctrine augustinienne, s'écarte du molinisme, du calvinisme, mais aussi du jansénisme auquel il ôte, selon l'expression de Pierre Nicole, un certain air farouche En effet, pour l'auteur, Dieu choisit les hommes. [...]
[...] Les contrariétés Le divertissement, on l'a dit, naît de la tentation d'échapper au malheur. Or, le bonheur n'est pas possible tant l'être humain est inconstant. C'est ce que démontre la liasse IV, Ennui et qualités essentielles à l'homme qui n'est composée que de trois fragments. Autour d'une description de l'homme (fr. 73) qui oppose en antithèse dépendance et désir d'indépendance s'organisent les deux exemples des fragments 72 et 74. Ceux-ci, à travers le voyage et la vie domestique, révèlent les contradictions humaines. [...]
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