Ce document, complet et entièrement rédigé, comprend une question de corpus, ainsi qu'un commentaire, le tout portant sur les œuvres suivantes :
Maurice MAETERLINK, "Pelléas et Mélisande", acte I, scène 4, 1893
Jean GIRAUDOUX, "Amphitryon 38", 1929, acte III, scène 6 (dénouement)
IONESCO, "Le Roi se meurt", 1962 (scène d'exposition)
Antonin ARTAUD, "Le Théâtre et son double", 1935
La question de corpus se demande en quoi le dialogue fait-il vivre, dans ces différents extraits, l'espace scénique, mais aussi l'espace extérieur.
Le commentaire de texte se concentre sur Maeterlink, "Pelléas et Mélisande", 1893, acte I, scène 4, et se demande quelle image du paysage, symbole du monde, est recréée par le dialogue théâtral. Nous verrons que la construction du paysage se fait par les dialogues, les mouvements et le regard des personnages, et que c'est un monde oppressant qui est ainsi décrit.
[...] L'ensemble des personnages, évoluant dans un lieu trop obscur, cherche à se tourner vers la clarté. Seule Geneviève semble s'être habituée à cette obscurité : « il y a presque quarante ans que je vis ici . » ligne 4. Cet étonnement des personnages se double d'une incertitude qui transparaît dans les répliques. On relève ainsi de nombreux modalisateurs : « semble » ligne 7 et « croit » ligne 10 pour Geneviève. Le verbe « savoir » apparaît dans les phrases négatives : « il ne sait » ligne 10 et « je ne sais » ligne 19. [...]
[...] Ainsi, derrière l'évocation d'un simple paysage, ce dialogue présente tout un monde au spectateur. Certaines répliques laissent entendre l'inquiétude en même temps que le désir. Les trois personnages parlent en fait au nom de l'humanité et de ses interrogations sur notre condition humaine. Ce passage évoque une autre pièce dans laquelle le dialogue prend une importance particulière dans l'évocation d'un paysage angoissant ; il s'agit de l'œuvre de Samuel Beckett, En attendant Godot, dans laquelle tout un monde se construit seulement par les dialogues entre les personnages. [...]
[...] Ainsi la « clarté de la mer » lignes 4-5 se transforme : « la mer est sombre » ligne 13, dans une forme d'antithèse. De plus la construction antithétique qui clôt le passage renforce cette vision incertaine du bateau : « Le navire est dans la lumière . Il est déjà bien loin . » ligne 23 oppose la « lumière » à « bien loin » dans un parallélisme de construction. Les personnages étonnés et incertains sont fascinés par ce monde qui les entoure, transmettant une inquiétude face à ce monde flou et oppressant dans lesquel ils évoluent. [...]
[...] Le procédé de la double énonciation va permettre à Geneviève de s'adresser, au moyen de l'impératif, à la fois à Mélisande et aux spectateurs, qui pourtant ne peuvent rien voir mais seulement imaginer : « Regardez de l'autre côté, vous aurez la clarté de la mer . ». Les caractéristiques de cette mer sont précisées : elle est « sombre », « calme » et couverte de « brume ». De plus les dialogues nous permettent également d'imaginer un port et son phare, puisque Mélisande précise que « Quelque chose sort du port », puis : « j'aperçois, là-bas, une petite lumière que je n'avais pas vue . ». [...]
[...] COMMENTAIRE Vous ferez le commentaire du texte de Maeterlink, Pelléas et Mélisande acte scène 4. Principal représentant du théâtre symboliste et auteur belge, Maurice Maeterlink a reçu le prix Nobel en 1911. Il fait jouer sa pièce Pelléas et Mélisande en 1893, pièce qui propose différents portraits de personnages sans passé et accorde une place toute particulière aux dialogues. Inspiré des amours médiévales, cette pièce relate l'impossible amour entre Mélisande, mariée à Golaud, et le demi-frère de ce dernier Pelléas. [...]
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