Pelléas et Melisande, Acte 2 scène 2, introduction, Maurice Maeterlinck, théâtre symboliste, Debussy, Première Guerre Mondiale, réplique, climat sociétal, pauvreté du lexique, visuel, intrigue, jeu de l'ombre, espace, action, drame, amour irrationnel, climat d'inquiétude, absence de fluidité, condition humaine, poésie féerique
Auteur francophone belge et prix Nobel de littérature en 1911, Maurice Maeterlinck (1862-1949) fut le chef de file du mouvement symboliste au théâtre en Belgique. Il est aujourd'hui célèbre notamment pour son mélodrame « Pelléas et Mélisande » (1892), caractéristique du théâtre symboliste mis en musique par Debussy en 1902.
Quant au texte étudié, il s'agit de la scène 2 de l'acte III de « Pelléas et Mélisande », une pièce envoûtante qui témoigne de l'atmosphère désespérante ressentie à l'aube de la Première Guerre Mondiale par une population redoutant la fin du monde.
C'est dans cette société troublée que Maeterlinck adopte une position ambiguë vis-à-vis de la littérature et du langage mais aussi une utilisation importante de symboles dans son écriture.
[...] Drame lyrique à l'esthétique symboliste.] Une construction dramatique. - Autour d'un climat d'inquiétude. Concernant l'aspect dramatique de la scène étudiée, il s'illustre notamment par la réserve de Mélisande qui témoigne de la présence d'une certaine inquiétude. « MÉLISANDE : Laisse-moi, laisse-moi . quelqu'un pourrait venir . » (L.70 et 71) Pelléas doit se montrer insistant et annoncer son départ le lendemain à Mélisande pour qu'elle soit moins réticente. Elle reste tout de même méfiante, craignant d'être prise sur le fait. [...]
[...] Hors du temps et de l'espace, l'écriture de Maeterlinck se trouve aisée d'accès et libérée des conventions pour exprimer avec tragédie l'angoisse contemporaine. Dans cette perspective, il accorde une grande importance au silence au profit de l'imagination. Cette composante silencieuse se caractérise par la brièveté des répliques qui sont souvent inachevées, prolongées par des points de suspension. « MÉLISANDE : Laisse-moi, laisse-moi . quelqu'un pourrait venir . » à 71) Des blancs se créent et interpellent a fortiori la dimension imaginaire des spectateurs. [...]
[...] Il est impossibles de les étudier sur le plan psychologique - Dans l'espace. Concernant l'espace, la lumière joue un rôle essentiel tant sur le plan symbolique que scénographique. La scène se déroule dans un milieu clos, sombre et fermé puisque Mélisande est à la fenêtre du château. « Mélisande se penche à la fenêtre. » (L.18) Il s'agit donc d'un espace qui n'entrevoit l'extérieur que par de minimes ouvertures du haut de ses murs. - Dans l'action. Tout au long de cette scène, par exemple, la lumière oriente Pelléas vers Mélisande. [...]
[...] Dans son écriture, Maeterlinck accorde une importance à certains termes comme « cheveux » dans le texte étudié. « PELLÉAS : Oh oh Qu'est-ce que c'est ? . Tes cheveux, tes cheveux descendent vers moi . Toute ta chevelure, Mélisande, toute ta chevelure est tombée de la tour . » (L.51 à 54) Régulièrement répété, ce terme se trouve ainsi doté d'une certaine capacité suggestive. De cette manière, Maeterlinck se libère ainsi d'une partie de la rhétorique traditionnelle du genre théâtral de l'époque. [...]
[...] - Une poésie symbolisant la consommation de l'amour. Enfin, la deuxième scène de l'acte III symbolise avec poésie la consommation de l'amour entre Pelléas et Mélisande. En effet, par la fenêtre de sa chambre, Mélisande laisse dérouler ses cheveux vers Pelléas et le couvre : « Ils viennent de si haut et m'inondent jusqu'au coeur . » (L.60 et 61) La lecture du texte permet de considérer la chevelure de Mélisande comme la voie vers le voir, vers l'amour mais aussi vers la mort car à la fin de la scène, Golaud les surprend et déclare : « Vous êtes des enfants » (L.106). [...]
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