Ce texte est un extrait de La Peau de Chagrin, une oeuvre d'Honoré de Balzac éditée vers 1831, apparaissant dans La Comédie Humaine (études philosophiques).
Un jeune aristocrate, Raphaël de Valentin, tant ruiné que désespéré, est entré en possession d'un bien étrange objet : un peau d'onagre comblant chacun de ses désirs, mais semblant écouter sa vie chaque fois un peu plus. Cet extrait intervenant dans la 3ème partie du roman, "l'Agonie", Raphaël vient de retrouver Pauline, son ancienne élève, dont il est tombé follement amoureux (...)
[...] Balzac, La Peau de chagrin Ce texte est un extrait de La Peau de Chagrin, une œuvre d'Honoré de Balzac éditée vers 1831, apparaissant dans La Comédie Humaine ( études philosophiques). Un jeune aristocrate, Raphaël de Valentin, tant ruiné que désespéré, est entré en possession d'un bien étrange objet : un peau d'onagre comblant chacun de ses désirs, mais semblant écouter sa vie chaque fois un peu plus. Cet extrait intervenant dans la 3ème partie du roman, l'Agonie, Raphaël vient de retrouver Pauline, son ancienne élève, dont il est tombé follement amoureux. [...]
[...] Enfin, le choix du champ lexical du bruit utilisé pour l'apparition du jardinier qui retentit avec ses pas lourds ses souliers ferrés faisaient crier peuvent donner au lecteur l'impression d'un gong, sonnant la fin du jeune homme. En conclusion, on peut noter qu'en opposant un univers idyllique, presque lyrique, à un quotidien glacial, ou en opposant Raphaël à Pauline, l'auteur nuance l'idée de bonheur parfait, que l'on peut ressentir après une première lecture. L'inexorable retour de la peau de chagrin conclut alors brutalement cet extrait, faisant voler en éclat les dernières illusions du lecteur. [...]
[...] Ils sont jeunes, innocents, et dans ce cadre idyllique, ne sont pas sans nous rappeler le jardin d'Éden, paradis terrestre. Pourtant, dans cet extrait, Balzac réussit à suggérer la fragilité de ce bonheur. Ainsi, on peut relever une accumulation de noms de fleurs : un berceau de camélias, lilas, de bruyère au dessus des narcisses, des muguets, des roses du Bengale : cette profusion florale ne serait-elle pas l'allégorie de leur amour, aussi intense que fragile et éphémère? De même, alors que la présence de forts et nombreux contrastes pourrait renforcer l'image de perfection que renvoie leur amour, elle semble au contraire la ternir : leurs yeux sont égayés par les fantaisies de la lumière et de l'ombre les jours sont assez beaux Pauline alterne entre enfant et femme, passant de l'un à l'autre sans transition, brusquement. [...]
[...] Enfin, on pourra remarquer la cruauté du destin auquel semble promis Valentin. Cadre idyllique, environnement bucolique, il faut en effet souligner le vocabulaire mélioratif employé par Balzac pour dépeindre la scène : la serre est voluptueuse et riche l'écorce de leur mobilier brille de propreté les yeux sont égayés par les vigoureux contrastes des divers feuillages par les touffes fleuries : tout n'est que lumière et volupté. De même, les sonorités employées, telle l'allitération en f : «divers feuillages, par les couleurs des touffes fleuries et par toutes les fantaisies de la lumière ou l'assonance en é l'ameublement était en apparence grossier mais donc l'écorce polie brillait de propreté participent à l'harmonie, visuelle et orale, de la scène, satisfaisant alors le sens esthétique du lecteur. [...]
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