Si on devait résumer le paysan parvenu à un seul thème, ça serait l'ascension sociale. Jacob, fils de paysan de Champagne, connaîtra une ascension remarquable à travers les différentes strates sociales de l'époque donnant au lecteur un portrait unique et vivant de ces instances sociales. Au 18e siècle, l'univers social français et fracturé en trois ordres rigides (tiers état, noblesse et clergé), dont les échanges d'un ordre à l'autre sont difficiles, mais pas impossibles. Cette ascension sociale peut s'opérer par différents biais ; une démarche relevant d'une compréhension et assimilation des codes sociaux d'un de ces groupes. En effet, on trouve de multiples « sous-groupes » à l'intérieur de ces ordres comme la noblesse de campagne, des villes, de robe, etc.. petite et haute bourgeoisie et Jacob arrivera à se frayer un chemin parmi ce paysage social multiple.
[...] Un nouvel habit: passage du paysan au domestique de cour. Jeune paysan tout juste sorti dans son village, par preuve d'esprit, Jacob arrive à se trouver une place dans la maison du Seigneur de son père. S'attirant les faveurs de la femme de ce seigneur celui-ci promet Jacob à un grand avenir en faisant fortune à Paris et lui promet un attirail neuf, lui permettant de se mêler aux foules parisiennes. Ici on reconnaît l'aveu d'une certaine ostentation devenu une norme sociale à part entière empiétant sur le mérite personnel. [...]
[...] Le paysan parvenu - Pierre de Marivaux Si on devait résumer le paysan parvenu à un seul thème, ça serait l'ascension sociale. Jacob fils de paysan de Champagne connaîtra une ascension remarquable à travers les différentes strates sociales de l'époque donnant au lecteur un portrait unique et vivant de ces instances sociales. Au 18ème siècle l'univers social français et fracturé en trois ordres rigides ( tiers état, noblesse et clergé) dont les échanges d'un ordre à l'autre est difficile, mais pas impossible. [...]
[...] Cependant, on trouve chez Jacob toujours cette allégresse de reconnaissance amplifiée par la position de madame de Ferval. Cette réussite auprès de madame de Ferval témoigne de cette évolution de Jacob dans le domaine de la courtoisie et de la politesse même si cela se termine par un échec dû à la découverte de leur rencontre. Marivaux va encore plus loin ensuite en nous offrant l'image d'un héros courtois qui de façon chevaleresque, Jacob cet ancien simple paysan, sauve un jeune comte des griffes de trois brigands armés. [...]
[...] L'acquisition progressive du geste. Le geste, la tenue sont des rudiments conséquents dans la vie en haute société et Jacob les apprendra au fur et à mesure. Parmi ses expériences galantes, on retrouve aux débuts l'utilisation du baise-main très vite assimilé selon les images de la noblesse dont il a pu faire l'objet. Quant à la révérence et au salut, Jacob ne sait jamais comment s'y prendre, dans des milieux moins rigoureux il n'y trouve aucune difficulté, mais on observe à la fin du texte un certain malaise à ne savoir comment s'adapter à certain milieu, notamment durant la scène finale aux théâtres où Jacob se trouve terriblement gauche face à la noblesse parisienne. [...]
[...] L'élégance de son habit est renforcée par la multitude de détails doublure de soie etc . témoin d'une certaine ascension. Enivré par son nouvel habit tout de même d'occasion, il se sent un nouvel homme mettant davantage sa beauté en valeur. Conscience de ce nouvel outil, il rajoute à sa panoplie une épée. L'image de l'épée dans les conceptions paysannes fait tout de suite référence au seigneur guerrier image archaïque d'une ancienne noblesse. Se prenant ainsi pour noble armé de son épée, épée qui n'a pas du tout la même signification pour Madame de la Vallée, considérant ceci comme une simple emplette, Jacob joue aux apprentis nobles dans son costume d'occasion on remarque ainsi une sorte de dérision envers Jacob encore peu de choses s'affichant comme une sorte de copie carnavalesque de la noblesse. [...]
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