Commentaire composé du poème Colloque sentimental de Paul Verlaine, extrait du recueil des Fêtes galantes et publié en 1869. Il propose une analyse complète et structurée du texte.
[...] Dès le début du poème, au vers les personnages sont qualifiés de formes pour ensuite être des spectres (vers et finalement être pronominalisés en ils (vers 15). Bien qu'ils s'agissent ici d'une gradation, les deux personnages n'ont pas d'identité, ils sont asexués et on se nait finalement s'ils appartiennent au monde des vivants ou à celui des morts. De plus, dans les quatre distiques du dialogue, l'utilisation de tournures archaïques avec Te souvient-il (vers ou Qu'il m'en souvienne (vers accentue le vieillissement des personnages. [...]
[...] Verlaine introduit dans ce poème un dialogue, qui montre que les deux personnages réussissent quand même à établir une communication, mais en l'analysant, on s'aperçoit qu'il s'agit en fait d'un faux dialogue puisque les deux protagonistes ne sont plus sur la même longueur d'onde, ils ne s'écoutent même plus, ils ne font que se contredire l'un et l'autre sans jamais partager la même opinion et sans que nous puissions déceler une once de sentiment amoureux partagé. Pour la poète, l'amour que ces deux êtres ont pu vivre dans le passé est mort. Le passé est révolu tout comme les sentiments sont révolus. [...]
[...] Tout au long du poème se côtoient différents temps du présent et du passé. Le présent de l'indicatif est utilisé au vers 3 avec sont et au vers 4 avec on entend pour rendre plus vivant le poème, ainsi que lors de l'échange de paroles (vers et 10) afin de rythmer le dialogue. Notons également l'emploi de l'imparfait (vers et 15) qui sert à décrire les actions ininterrompues et révolues, ainsi que le passé simple (vers 16) qui nous indique des faits surgissant. [...]
[...] On ne sait finalement si les deux personnages appartiennent au monde vivant puisqu'ils ne sont que des spectres (vers des formes (vers on ne sait ce qui les amène dans ce parc et pourquoi ils demeurent ensemble malgré tout ce qui semble les séparer. Il ne s'agit pas d'un couple assorti puisque leur vision des choses est opposée. Ils sont proches de l'irréalité, notion renforcée par l'utilisation du distique qui fragmente la perception de la réalité, comme s'ils n'étaient que les personnages d'un rêve où seule la nuit (vers 16) peut les entendre. L'utilisation du décasyllabe, situé entre l'octosyllabe et la solennité de l'alexandrin, perpétue cette impression de flou qui réside tout au long du poème. [...]
[...] Dès le premier vers du poème, on apprend que la scène a lieu dans un parc Le parc en lui-même pourrait représenter un lieu idéal propice aux rendez-vous galants. Or ici, le parc est pourvu dès le premier vers de trois qualificatifs qui desservent cet aspect harmonieux : ce parc est vieux, solitaire et glacé (vers 1). La caractérisation du parc imprime une connotation péjorative mais une sensation de flou persiste et amène le lecteur à se questionner quant au choix d'un tel décor : s'agit-il d'un passé ancien, isolé, éloigné de toute vie ? [...]
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