En 1788, Paul et Virginie, de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, s'ajoute aux Études de la nature. L'oeuvre est motivée par le séjour de deux ans que l'auteur a effectué à l'Ile de France et elle permet d'introduire l'exotisme dans la littérature française de l'époque. Paul et Virginie est considéré à la fois comme un roman et comme une pastorale. Il est d'ailleurs décrit comme un roman pastoral.
La lettre que Virginie adresse à a famille, un an après son départ de l'Ile de France pour la France, met en évidence l'opposition entre le monde idyllique et utopique de l'Ile de France et la réalité de la société européenne civilisée. En effet, le personnage même de Virginie ainsi que le lien fort qui l'unit à sa famille et à sa terre natale l'empêchent de s'adapter à la société européenne. La lettre serait alors l'élément de rupture du récit.
A la lecture de cette lettre, il convient de se demander comment elle constitue une charnière dans le récit (...)
[...] De plus, Virginie considère son sacrifice comme la volonté de Dieu. Elle console sa tristesse par le biais de sa foi : pour mes peines je les adoucis en pensant que je suis dans un poste où vous m'avez mise par la volonté de Dieu Le malheur et la tristesse de Virginie sont explicités par les mots, J'ai versé bien des larmes depuis notre séparation, moi qui n'avais presque jamais pleuré que sur les maux d'autrui mais ils relèvent de la dimension implicite de la lettre, c'est-à-dire la part d'elle-même que livre l'épistolière. [...]
[...] De ce fait, Virginie prouve aux membres de sa famille, par le biais de sa lettre, que ce n'est pas l'argent qui importe sur l'île et que leur bonheur et leur bien-être en sont indépendants. Cette peinture de la société mondaine de l'époque et son rejet par Virginie démontrent la situation du personnage lui-même. La lettre apparaît comme étant un miroir du personnage. La tristesse due au sacrifice de Virginie est omniprésente dans cette lettre. En effet, par son départ, Virginie se sacrifie pour le bonheur de sa famille au dépend de son propre bonheur. [...]
[...] En effet, dès la première évocation de son nom, son importance est marquée par la typographie en petites capitales. De plus, Virginie affirme, à la fin de sa lettre, qui elle est vraiment : votre obéissante et tendre fille Elle montre ainsi qu'elle n'est pas celle que la grand-tante souhaite qu'elle devienne. Le rejet de sa nouvelle identité et donc de sa nouvelle vie est marqué par la signature de sa lettre, puisqu'elle reprend son nom, et par la typographie : virginie de la tour Ainsi, après une année de séparation, la lettre permet une réunification de la famille et permet de combler le vide provoqué par l'absence. [...]
[...] En effet, le premier paragraphe introduit la lettre et le message qui y sera développé. Virginie écrit à sa famille pour donner de ses nouvelles et pour expliquer ce qu'est devenue sa vie depuis son départ de l'île. Virginie s'adresse directement à sa mère, Très chère et bien-aimée Maman et instaure un jeu du faux- dialogue avec elle. En effet, la lettre est marquée par les nombreuses occurrences de la deuxième personne et Virginie adresse une question à sa mère: Comment vous rendre sa réponse ? [...]
[...] Je m'oublierais plutôt moi-même que d'oublier le lieu où je suis née, et où vous vivez ! C'est ce pays-ci qui est pour moi un pays de sauvages ; car j'y vis seule, n'ayant personne à qui je puisse faire part de l'amour que vous portera jusqu'au tombeau, Très chère et bien-aimée maman, Votre obéissante et tendre fille, VIRGINIE DE LA TOUR Je recommande à vos bontés Marie et Domingue, qui ont pris tant de soin de mon enfance ; caresse pour moi Fidèle, qui m'a retrouvée dans les bois. [...]
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