Paul Claudel (1868-1955) est un diplomate, poète, essayiste et dramaturge français, élu à l'Académie Française en 1946. Il s'est illustré dans le théâtre avec sa pièce Le soulier de satin, jouée pour la première fois à la Comédie française en 1953. Il s'agit d'une très longue pièce découpée en quatre journées, dont l'exécution complète dure onze heures et qui relate l'amour impossible entre Dona Prouhèze et le capitaine Don Rodrigue. Elle se déroule à la Renaissance, au temps des conquistadores. L'extrait étudié est tiré de la scène 1 de la première journée, il s'agit de la scène d'exposition. En quoi cette scène d'exposition est-elle originale ? Dans un premier temps, nous allons étudier les éléments d'une scène d'exposition classique et dans un second temps, la confusion entre le réel et l'illusion dans le texte.
Tout d'abord, cet extrait s'apparente à une scène d'exposition classique, puisqu'il présente les personnages de la pièce, le cadre spatio-temporel, le tout dans un registre comique.
En effet, cette première scène présente certains personnages : « l'Annoncier », et « le Père Jésuite », avec un bref portrait de chacun. Ce dernier est décrit comme un être décharné, famélique : « extrêmement grand et maigre ». L'adverbe « extrêmement » renforce l'idée de mauvais état physique du religieux, tout comme sa tenue vestimentaire : « La soutane déchirée laisse voir l'épaule nue ». Par ailleurs, l'auteur fait une description précise de l'Annoncier, particulièrement de sa tenue vestimentaire. Ce personnage porte des accessoires remarquables, un chapeau, une canne et un ceinturon (« feutre à plumes, cette canne sous son bras et ce ceinturon »). Physiquement, il apparaît comme un être imposant, avec de l'embonpoint, puisqu'il s'agit d'un « solide gaillard barbu », qui peine à fermer sa ceinture. Cette description physique est en totale opposition avec le père jésuite, amaigri et aux vêtements déchirés. Si l'Annoncier apparaît parmi les acteurs en ce début de pièce, il va se mêler au public par la suite et n'interviendra plus. On notera enfin que les deux principaux personnages de cette scène ne sont pas décrits de la même manière : les didascalies présentent l'Annoncier, tandis que le Père Jésuite est décrit par l'Annoncier lui-même. (...)
[...] L'Annoncier n'arrive pas à parler sans se faire interrompre : il essaye de parler, mais chaque fois qu'il ouvre la bouche, il est interrompu Ceci prouve qu'il y a un véritable brouhaha dans la salle, entre le bruit des instruments et les spectateurs qui discutent. Ainsi, l'énumération des instruments de musique et de leur bruit : un coup de cymbale, une clochette niaise, un trille strident du fifre, une réflexion narquoise du basson, une espièglerie d'ocarina, un rot de saxophone et la personnification de ces instruments niaise réflexion narquoise ) donnent une ambiance festive. [...]
[...] L'auteur s'est permis de comprimer les pays et les époques, de même qu'à la distance voulue plusieurs lignes de montagnes séparées ne sont qu'un seul horizon. Encore un petit coup de trompette. Coup prolongé de sifflet comme pour la manœuvre d'un bateau. Le rideau se lève. SCÈNE 1 - L'ANNONCIER, LE PÈRE JÉSUITE L'ANNONCIER - Fixons, je vous prie, mes frères, les yeux sur ce point de l'Océan Atlantique qui est à quelques degrés au-dessous de la Ligne à égale distance de l'Ancien et du Nouveau Continent. [...]
[...] Paul Claudel Le soulier de satin Commentaire composé de la scène d'exposition Paul Claudel (1868-1955) est un diplomate, poète, essayiste et dramaturge français, élu à l'Académie Française en 1946. Il s'est illustré dans le théâtre avec sa pièce Le Soulier de Satin, jouée pour la première fois à la Comédie française en 1953. Il s'agit d'une très longue pièce découpée en quatre journées, dont l'exécution complète dure onze heures et qui relate l'amour impossible entre Dona Prouhèze et le capitaine Don Rodrigue. [...]
[...] Peu à peu tout se tasse, le silence se fait. On n'entend plus que la grosse caisse qui fait patiemment poum poum poum, pareille au doigt résigné de Madame Bartet battant la table en cadence pendant qu'elle subit les reproches de Monsieur le Comte. Au- dessous, roulement pianissimo de tambour avec des forte de temps en temps, jusqu'à ce que le public ait fait à peu près silence. L'ANNONCIER, un papier à la main, tapant fortement le sol avec sa canne, annonce : LE SOULIER DE SATIN ou LE PIRE N'EST PAS TOUJOURS SÛR ACTION ESPAGNOLE EN QUATRE JOURNÉES Coup bref de trompette. [...]
[...] En effet, cette première scène présente certains personnages : l'Annoncier et le Père Jésuite avec un bref portrait de chacun. Ce dernier est décrit comme un être décharné, famélique : extrêmement grand et maigre L'adverbe extrêmement renforce l'idée de mauvais état physique du religieux, tout comme sa tenue vestimentaire : La soutane déchirée laisse voir l'épaule nue Par ailleurs, l'auteur fait une description précise de l'Annoncier, particulièrement de sa tenue vestimentaire. Ce personnage porte des accessoires remarquables, un chapeau, une canne et un ceinturon feutre à plumes, cette canne sous son bras et ce ceinturon Physiquement, il apparaît comme un être imposant, avec de l'embonpoint, puisqu'il s'agit d'un solide gaillard barbu qui peine à fermer sa ceinture. [...]
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