Le thème développé est celui de la rencontre, comme souvent dans la partie 'Tableaux parisiens' des Fleurs du mal. Ainsi dans 'Les petites vieilles' et les 'Aveugles' le poète rencontre de nouvelles personnes. Ici, le poème décrit la rencontre avec une passante qui au-delà de sa personne particulière incarne la Beauté, une forme de l'Idéal qui prend vie mais pour disparaître aussitôt.
[...] Les Fleurs du mal, une passante', in Tableaux parisiens Projet de lecture Le thème développé est celui de la rencontre, comme souvent dans la partie Tableaux Parisiens des Fleurs du mal. Ainsi dans Les petites vieilles et les Aveugles le poète rencontre de nouvelles personnes. Ici, le poème décrit la rencontre avec une passante qui au-delà de sa personne particulière incarne la Beauté, une forme de l'Idéal qui prend vie, mais pour disparaître aussitôt. Première strophe La roue assourdissante autour de moi hurlait : en un vers, le poète peint l'atmosphère de Paris le Paris moderne, affairé, bruyant, antipathique, hostile à la rêverie. [...]
[...] O toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais ! L'apostrophe O place le verbe final sous le signe, une fois de plus de la déploration. Le passage à l'imparfait du subjonctif montre l'espoir déçu du poète. Conclusion Ce poème illustre le thème romantique de la femme messagère d'idéalité (spirituelle ou esthétique). Les écrivains surréalistes salueront en Baudelaire un précurseur : du hasard des rencontres dans la grande ville, du croisement des destins peut surgir l'expérience illuminante, l'amour fou pour la femme qui ouvre la voie de l'inconnu (Nadja). [...]
[...] Dont le regard m'a fait soudainement renaître On retrouve dans ce vers une thématique chère à Baudelaire : la Beauté idéale entrevue permet une renaissance symbolique du poète : l'idéal redonne un sens à sa vie. La femme a permis d'apercevoir l'idéal de beauté, l'âme du poète revivifiée par l'incarnation de l'absolu Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? Cette question est une déploration douloureuse, la femme ne réapparaîtra pas. On peut noter la rime éternité/beauté (deux vers plus haut) : la beauté éternelle n'est jamais malheureusement qu'entrevue. Le désir de beauté éternelle n'est jamais satisfait. Quatrième strophe Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! [...]
[...] Moi je buvais, crispé, comme un extravagant/ Dans son œil, ciel livide ou germe l'ouragan : le moi du poète réapparaît, après la description de la femme aimée, on a l'effet sur le poète. Le rythme heurté (le participe passé à valeur adjectivale crispé est détaché par les virgules) traduit l'émoi du je On retrouve le motif baudelairien du regard, un regard qui préfigure l'orage (ce regard peut être rapproché des ciels brouillés de L'invitation au voyage Il faut noter que livide veut dire étymologiquement bleu-gris. [...]
[...] La déploration est marquée par la présence de trois apostrophes dans un seul vers. Tout exprime l'éloignement de la femme aimée, éloignement spatial ailleurs, bien loin d'ici éloignement temporel trop tard ! jamais peut-être ! Il faut noter l'italique qui met en valeur l'adverbe jamais qui souligne bien le désespoir du poète. Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais ce vers répète douloureusement l'impossibilité d'une réelle rencontre. N'oublions pas qu'il ne s'agit que d'une femme croisée brièvement dans la rue. [...]
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