Pascal, Les Pensées, la vérité, universalité du mensonge, vie sociale
Qui peut se vanter de n'avoir jamais menti par intérêt? Pour éviter une punition, ou pour sembler meilleur que l'on est. Mais on se hâte généralement d'ajouter qu'on ne ment que rarement, sinon par exception.
Tout au contraire, Pascal s'attache ici à montrer que le mensonge et la dissimulation sont des attitudes constantes. Parce qu'elles satisfont l'intérêt de tout le monde, ce qui revient à considérer qu'elles sont essentielles au maintien de la vie sociale.
Faut-il alors admettre l'existence d'une contradiction radicale entre cette hypocrisie et le souci de la vérité que l'on prétend avoir par ailleurs? Sans doute, si l'on pense comme Pascal que le cœur l'emporte sur le rationnel.
[...] Pascal, Les Pensées (sur la vérité): Qui peut se vanter de n'avoir jamais menti par intérêt? Pour éviter une punition, ou pour sembler meilleur que l'on est. Mais on se hâte généralement d'ajouter qu'on ne ment que rarement, sinon par exception. Tout au contraire, Pascal s'attache ici à montrer que le mensonge et la dissimulation sont des attitudes constantes. Parce qu'elles satisfont l'intérêt de tout le monde, ce qui revient à considérer qu'elles sont essentielles au maintien de la vie sociale. [...]
[...] III- La misère de l'homme vient de son cœur Contradiction entre mensonge et justice ou raison: Des notions comme la justice ou la raison existent pourtant: ces mots ne sont pas vides de sens, et ils désignent des valeurs que tout le monde reconnaît comme positives. Comment est-il dès lors possible que, tout en les approuvant, on ne les respecte aucunement et que l'on privilégie le mensonge et la tromperie? Le texte se contente de souligner l'éloignement qui existe évidemment entre les valeurs évoquées et la réalité du mensonge, sans dramatiser davantage la contradiction. [...]
[...] C'Est-ce que montrera par exemple Rousseau. Dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, il examine bien un état social qui ressemble à celui qui décrit ici Pascal: la société, après avoir été saine, s'est totalement pervertie. Elle est soumise aux apparences, et chacun y tient avant tout à son image publique, qui n'a rien de commun avec sa vérité intérieure: l'individu vit désormais hors de soi victime d'une aliénation par le paraître qui occulte son être. [...]
[...] Le prince, en raison même du niveau de sa fortune se trouve en quelque sorte condamné à ignorer les vérités qui lui seraient bénéfiques. La situation n'est pas seulement locale ou nationale, puisqu'elle vaut pour tout le vaste territoire ou peut ainsi circuler la flatterie: Un prince sera la fable de toute l'Europe, et lui seul n'en saura rien Il existe ainsi un écart durable entre le discours officiel tenu au prince et la vérité que, bien que connue de tous, il continue à ignorer, et cela résulte du désir des courtisans de ne pas se nuire à eux-mêmes: ils préfèrent nuire au prince. [...]
[...] AU point que le texte semble finalement admettre que les choses ne peuvent se passer autrement. Le cœur comme racine naturelle de l'intérêt: C'est parce que cette situation, aussi perverse qu'on voudra, trouve son origine dans une racine naturelle qui Est-ce que Pascal nomme le cœur Source de l'intérêt et de l'amour-propre qui exigent le mensonge, le cœur apparaît comme une constante de la nature humaine. Ayant en lui leur racine naturelle les dispositions perverses ne sauraient être corrigées ou modifiées: le mensonge et l'intérêt ont toujours existé, ils existeront toujours. [...]
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