Francis Ponge, dans Le parti pris des choses, cherche à rendre compte des objets du quotidien de la manière la plus précise possible, en insistant sur les caractères spécifiques de chaque objet, en tentant de le montrer non pas dans la fonction que l'homme lui attribue mais pour lui-même. Ponge recherche également, dans Le parti des choses, à justifier le lien entre le mot qui désigne la chose, et la chose elle-même.
Dans le texte L'orange, on retrouve cette volonté de Ponge de présenter l'objet pour lui-même et d'en faire ressortir toutes les qualités qui sont devenues invisibles pour nous au fur et à mesure que nous utilisons cet objet au quotidien. Ponge cherche à rétablir l'orange dans une fonction plus noble que celle du simple fruit que l'on mange. Il fait alors une véritable étude de l'objet, en écartant tous les préjugés et en prenant un point de vue bien spécifique, puisqu'il prend le parti de l'orange par rapport à l'homme, et montre que, dans l'usage que nous faisons généralement de l'orange, nous négligeons la plupart du temps sa raison d'être, c'est-à-dire porter en elle des pépins.
On peut alors se demander comment, dans ce texte, Ponge transmet une nouvelle image de l'orange, et surtout, quelle est cette image ?
On verra comment, à travers tout d'abord une description très scientifique de l'objet qu'est l'orange, Ponge transmet la véritable image d'une orange sublime et prête au sacrifice le plus absolu.
[...] C'est au travers de tout ce vocabulaire technique que se dégage la parfaite assimilation de du fruit et du mot orange qui le désigne. L'orange a également une peau un épiderme qui est son enveloppe, Ponge utilise encore ici un vocabulaire anatomique pour décrire l'orange. En effet, Ponge associe totalement l'objet en lui-même et le mot qui le désigne, il montre que mot et chose s'accordent ici parfaitement. Tout d'abord, il y a dans le mot orange, tout comme dans le fruit, une aspiration à reprendre contenance le mot orange transmet bien lorsqu'on le prononce une certaine idée d'élasticité, de rondeur, il semble que le mot se forme, de la même manière, l'orange peut reprendre sa forme lorsqu'on l'a pressée, on a donc bien ici une association entre le fruit et le mot qui le désigne. [...]
[...] Ponge recherche également, dans Le parti des choses, à justifier le lien entre le mot qui désigne la chose, et la chose elle-même. Dans le texte L'orange, on retrouve cette volonté de Ponge de présenter l'objet pour lui-même et d'en faire ressortir toutes les qualités qui sont devenues invisibles pour nous au fur et à mesure que nous utilisons cet objet au quotidien. Ponge cherche à rétablir l'orange dans une fonction plus noble que celle du simple fruit que l'on mange. [...]
[...] C'est donc une conscience amère, comme si l'on avait tiré d'une femme ses enfants avant terme, on retire à l'orange ses pépins, l'usage des termes expulsion et prématurée qui peuvent tous deux se rapporter au vocabulaire que l'on utilise pour décrire un accouchement peuvent confirmer l'idée que l'orange est comme une mère dont les enfants, les pépins, sont expulsés avant terme. L'orange est alors également sublime de par sa raison d'être même, en effet, elle n'a pas d'existence pour elle, elle n'existe que pour protéger et permettre aux pépins d'arriver à la maturité, c'est cela la raison d'être du fruit raison d'être que l'on oublie souvent lorsque l'on mange une orange. [...]
[...] Le mot aspiration désigne tout autant le désir de l'orange de retrouver sa forme, mais aussi image du souffle intérieur qui fait regonfler l'orange que l'on a pressée. Alors, l'épreuve de l'expression dont parle Ponge prend un double sens, c'est tout autant le pressage de l'orange que la prononciation, l'expression du mot orange c'est une parfaite association entre mot et chose, puisque l'on peut utiliser le même mot expression pour désigner la naissance du mot sur nos lèvres, sa prononciation, que l'orange qui est pressée et dont le liquide et tout ce qui est à l'intérieur est pressé ex c'est-à-dire à l'extérieur d'elle- même. [...]
[...] L'orange est également comparée au citron, et elle lui est également supérieure, car il est agréable d'avaler le liquide, le jus de l'orange, il n'y a pas d'appréhension avant d'avaler ce jus, Ponge fait une description du phénomène physique de rejet, comme il y en a pour le citron qui est acide et fait d'avance se hérisser les papilles, le jus de l'orange est parfaitement accepté contrairement à celui du citron que l'on rejette d'avance par moue du visage. L'orange est également sublime car elle produit le plaisir de tous les sens. [...]
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