Le libertinage étant considéré comme un comportement déviant par rapport à une norme vertueuse, il paraît inévitable qu'une œuvre dont les libertins sont les personnages principaux mette également en scène des personnages vertueux, des représentants de la vertu. Ce sont explicitement des femmes dans les Liaisons dangereuses, au nombre de trois, Mme de Tourvel, Mme de Volanges et Mme de Rosemonde.
Personnages nécessaires à l'activité libertine, elles en sont les victimes et il semble que leur vertu ne leur serve à rien. Toutefois si l'œuvre de Laclos interroge la faiblesse de ces personnages vertueux, elle n'en dessine pas moins le triomphe latent de la vertu sur Valmont, ce que le film de Frears entérine.
[...] Le traitement filmique en fait ainsi une prude caricaturale, ridicule. Inversement, Mme de Tourvel refuse l'opinion répandue sur Valmont, il vaut mieux quelle celle-ci (lettre pour se faire la sienne propre, elle juge sur pièces et prend pour agent comptant toutes les manœuvres de Valmont. Étant donné le dispositif épistolaire mis en place, nous savons qu'elle se trompe, qu'elle est trompée, aveuglée par sa propre vertu. La vertu, un rempart bien faible Les libertins sont condamnés, mais ils sont reçus partout. [...]
[...] Quelle part jouent les trois représentantes de la vertu dans l'intrigue des Liaisons dangereuses ? Le libertinage étant considéré comme un comportement déviant par rapport à une norme vertueuse, il paraît inévitable qu'une œuvre dont les libertins sont les personnages principaux mette également en scène des personnages vertueux, des représentants de la vertu. Ce sont explicitement des femmes dans les Liaisons dangereuses, au nombre de trois, Mme de Tourvel, Mme de Volanges et Mme de Rosemonde. Personnages nécessaires à l'activité libertine, elles en sont les victimes et il semble que leur vertu ne leur serve à rien. [...]
[...] L'imitation Les libertins flattent les personnages vertueux en imitant leurs attitudes et en font les relais de leur tartufferie. Le masque de vertu adopté par Mme de Merteuil a pour garant sa cousine, Mme de Volanges, qui en fait l'éloge à Mme de Tourvel et émet des soupçons quant aux bruits étonnants et fâcheux qui courent sur son compte à la fin (lettre 9/32/168). De même, Valmont, pour séduire la Présidente, épouse une attitude vertueuse: charité envers les pauvres, repentir sur sa vie dissolus liée aux mauvaise influences subies, c'est l'objet de leur première conversation dans le film (séquence 5). [...]
[...] Or Valmont est fou d'amour, Mme de Tourvel le sent, y croit (lettre 139) et Mme de Merteuil ne cesse de lui signaler qu'il manifeste des symptômes assurés d'amour (lettre 134). Valmont refuse de l'admettre et veut convaincre Mme de Merteuil que c'est pure calomnie (lettre 140). Pourtant, certaines lettres adressées à Mme de Tourvel ne sont pas signalées à la marquise, et l'on peut se demander à qui ment finalement Valmont. Libertin amoureux il est pris au piège de ses contradictions, tentant désespérément de rejeter la passion forte qu'il éprouve et qui résiste au temps ainsi qu'à l'entreprise de séduction. [...]
[...] Les attitudes vertueuses attisent le jeu des libertins. La résistance de Mme de Tourvel amplifie le désir de Valmont, le met au défi de réussir. De même, Mme de Volanges, en mettant en garde à juste titre sa jeune amie contre le danger que celui-ci représente, génère sa colère et provoque son désir de revanche. C'est à cause d'elle qu'il rentre dans le jeu de la marquise concernant Cécile (lettre 44/ séquence 11). Et c'est encore à cause d'elle, parce qu'elle croit éloigner Cécile du danger que représente Danceny, qu'il retourne au château de sa tante pour mener sa double entreprise. [...]
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