La découverte du parfum de Laure est décrite comme une attirance qui ressemble à de l'amour. Dans le second paragraphe du chapitre 39, Grenouille ressent l'envie d'aller sentir cette odeur qui l'attire tant et doit pour cela se disposer à ne pas en être trop subjugué « Cette fois, il était préparé à l'odeur, il savait précisément ce qui l'attendait… » (p.209-210).
Le lecteur sait bien que c'est l'odeur qui attire ici Grenouille, mais la description faite par Süskind donne l'impression que Jean-Baptiste est attiré par une femme, par son corps ou plutôt par elle-même « son corps se mit à battre plus fort et il sentit son sang lui picoter les veines de bonheur » (p.210) comme un amoureux qui regarde de loin la femme aimée qui n'est pas encore sienne et qu'il revoit après une année. Dans ce deuxième chapitre, le principal champ lexical est celui de la botanique ou du moins des fleurs. L'odeur de Laure est comparée à celle d'une fleur qui pousse, s'épanouit et fleurit.
[...] Jean- Baptiste est forcément angoissé par la perte de l'être (ou l'odeur) aimé. Il est étonnement tout à fait conscient que le fait de posséder cette odeur rendra sa perte encore plus difficile. Il a d'ailleurs cette crainte de la perte avant même de détenir le parfum, mais ne peut résister à la tentation de le posséder. Il a peur de perdre ce qu'il désire (lui qui d'habitude se contente de peu de nourriture, amour ou argent), lorsqu'il veut quelque chose, il ne veut pas le perdre, il avait passé sa vie à renoncer (p.213). [...]
[...] L'acte de mise à mort tient en quelques mots. Par contre la beauté de la fille, pour la première victime par exemple y est décrite sur plusieurs lignes la jeune fille était d'une beauté exquise (p.215). Cette façon qu'a Süskind de décrire l'esthétique et le pouvoir d'attraction qu'avait cette jeune fille sur les hommes après le meurtre est étonnante, dans le sens où l'auteur en fait une description plutôt érotique : de rejeter leurs cheveux en arrière ou de faire claquer le fouet de leur regard le sein comme un œuf dur possédait encore les contours les plus tendres et les endroits les plus secrets (p.215). [...]
[...] C'est un peu un chapitre à part, avec une narration bien différente. Ce qui étonne c'est aussi le survol de ces vingt-quatre meurtres, c'est ce qui va condamner Grenouille et cela tient en quelques pages. L'absence de sentiments, de pensées de Jean-Baptiste donne l'impression que celui-ci commet ces délits sans remords ni émotion ce qui le rend encore plus inhumain. C'est le changement de narration adopté par l'auteur, qui donne un chapitre 40 dénué de réflexions intérieures de Grenouille ou d'autres personnes. [...]
[...] Dans les paragraphes 3 et 4 du chapitre 39, Süskind décrit l'état de Grenouille lorsqu'il sent Laure. Sans connaître le personnage, le lecteur peut penser que c'est de l'amour et de l'attirance physique que Jean- Baptiste ressent à cet instant. L'auteur le décrit amoureux, enivré, abasourdi, envahi par le bonheur (p.210), la fin des deux paragraphes ramène le lecteur à la réalité : Grenouille est toujours un monstre. Pourtant lorsque Süskind décrit les sentiments de Grenouille à cet instant, ce sont ceux d'un être humain normal qui est sous l'emprise de l'amour. [...]
[...] Le dernier crime, le plus important (et celui qui le perdra) sera longuement décrit. L'extraction de l'odeur y prend une place prédominante. Ainsi, l'auteur montre l'importance moindre des autres crimes et de ces odeurs (remplaçables). [...]
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