Charles Baudelaire est un célèbre auteur pré-symboliste du 19e siècle. Il est connu pour avoir écrit : Les petits poèmes en prose (le Spleen de Paris) mais aussi Les fleurs du mal, publié en 1857, d'où est extrait ce sonnet intitulé « Parfum exotique ».
Ce sonnet ouvre la section « Spleen et idéal », cycle consacré à la mulâtresse Jeanne Duval, qu'on appelait aussi la vénus noire.
Le poème évoque cette femme qu'il a rencontrée à son retour de l'île Maurice en 1842. Mais très vite, la femme s'efface au profit de son parfum.
[...] Parfum exotique de Charles Baudelaire, dans Les Fleurs du Mal Introduction Charles Baudelaire est un célèbre auteur pré-symboliste du 19e siècle. Il est connu pour avoir écrit : Les petits poèmes en prose (le Spleen de Paris) mais aussi Les fleurs du mal publié en 1857 d'où est extrait ce sonnet intitulé Parfum exotique Dans ce sonnet qui ouvre la section Spleen et idéal cycle consacré à la mulâtresse Jeanne Duval, qu'on appelait aussi la vénus noire. Le poème évoque cette femme qu'il a rencontrée à son retour de l'île Maurice en 1842. [...]
[...] Nous avons vu la rêverie évoquée par Baudelaire, il convient maintenant d'analyser le caractère paradisiaque de ce lieu. En effet, tout d'abord nous pouvons voir que tous les mots s'accordent à décrire un lieu très lumineux : (vers Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone Le verbe éblouissent est mis en relief : il insiste sur l'intensité de la lumière, mais évoque également une lumière riche on peut même imaginer les reflets de la lumière sur l'eau. Le soleil et la mer inaugurent donc la vision un monde paradisiaque : - le soleil est le symbole de la vie - la mer a toujours représenté la liberté, l'infini pour Baudelaire. [...]
[...] Baudelaire voue ici une rêverie dont l'élément déclencheur est la femme. On peut imaginer que c'est Jeanne Duval, la fameuse mulâtresse. N'oublions pas que Baudelaire veut arracher la poésie aux illusions de l'idéale pour plonger le lecteur dans la douleur du Spleen. Il veut montrer ici que les parfums exotiques ne sont pas qu'une illusion. Il s'attachera plus tard à montrer la véritable condition des hommes, notamment dans un poème intitulé Le vin des chiffonniers où il décrira la ville et toutes ses horreurs. [...]
[...] C'est donc dans un univers clos que l'imaginaire du poète se déploie : les yeux sont fermés tout cela est circonscrit par la nuit. L'univers baudelairien est chargé de symboles propres à incarner la rêverie. Le port en est un privilégié puisqu'il concilie les désirs contradictoires : (vers 10) Je vois un port rempli de voiles et de mâts - figure de clôtures : les bateaux viennent s'y reposer. L'auteur a toujours établi un lien entre la mer et la mère (élément qui donne la vie bateau/enfant ; liquide amniotique ; ) - le lieu de l'expansion, d'une ouverture vers l'ailleurs et l'infini. [...]
[...] Comme le dit Baudelaire dans son poème Correspondances : les parfums, les couleurs et les sons se répondent. Cette rêverie est rendue par les voyelles éclatantes i où se mêlent des allitérations douces et continues : - les fricatives et : verts et parfum (vers 12) ; voiles (vers 10) ; vois (vers - les liquides et : Je vois se dérouler des rivages heureux (vers - les nasales et : «femmes» (vers «charmants» (vers «narines»; «mariniers» L'évocation des rivages heureux (vers succède à celle du sein chaleureux (vers : un paysage exotique vient donc se subsister à la figure féminine. [...]
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