Baudelaire n'a effectué qu'un seul grand voyage dans sa vie, en 1841 il embarque à bord d'un voilier pour Calcutta. Il s'arrête à l'île Maurice puis à l'île Bourbon (Réunion) et ne continue pas son voyage, il revient en France en 1842. Il découvre ainsi la mer et l'exotisme (...)
[...] Dans cet idéal, il s'unit à la création tout entière grâce à la mise en correspondance de tous les sens. Remarquons également la présence des quatre éléments et des cinq sens dans ce poème. Ce poème atteint une perfection : sonnet très réguliers, il met en place le cheminement d'une rêverie reposant sur les sensations. Ce poème illustre bien l'une des caractéristiques, la spécificité de la poésie baudelairienne : les synérèses permettent la mise en correspondance de tous les sens possibles. [...]
[...] En effet, au vers 12 l'olfactif et la vision se mêlent dans l'évocation des tamariniers ; l'auditif : chants vers 14, vient également se confondre aux autres sensations ; remarquons un jeu d'écho entre les termes homophones, vers : tamariniers / mariniers Ainsi, la rêverie s'épanouit à partir de sensations et d'éléments concrets. Le vers 14 montre l'aboutissement de cette rêverie : âme : tout fusionne dans l'île du poète, se mêle ; nous sommes passés du charnel au spirituel (vers 2 et 14). Pour Baudelaire, l'exotisme est une forme d'aspiration à rejoindre l'idéal. [...]
[...] Ainsi, l'imaginaire se déploie dans un univers clôt que favorise le moment de la journée (loin de toute agitation du quotidien). La chaleur est déjà évocatrice des pays tropicaux quand à l'automne qui est la saison du souvenir de la nostalgie et du regret. La femme ailée est présente dès le vers sous la forme d'une synecdoque sein chaleureux sa présence est à la fois érotique et maternelle. Remarquons les correspondances entre l'odorat et la vue : vers 2 et 3 je respire et je vois sont en position symétrique, ils sont unis par la conjonction quand vers 1 qui exprime la simultanéité. [...]
[...] L'abondance apparaît avec l'utilisation des pluriels vers 6 : la nature est généreuse pour l'homme. Les adjectifs utilisés dans les vers 5-6 sont révélateurs des caractéristiques du paradis baudelairien : il renvoie à la générosité, l'oisiveté, la rareté et la sensualité : ici, le fruit n'est pas défendu Les vers 7-8 décrivent la population de l'île : les habitants se caractérisent par une beauté plastique et morale : Des hommes dont le corps est mince et vigoureux vers 6. Remarquons l'utilisation du verbe étonner vers 8. [...]
[...] Pour Baudelaire, le voyage est une aspiration à connaître un autre monde, univers de pureté et d'innocence. Ce poème appartient à la première partie des Fleurs du Mal intitulé Spleen et Idéal. Il fait partie du cycle de poème consacrés à Jeanne Duval, jeune métisse que Baudelaire a rencontré à Paris au retour de l'île Maurice et qui restera sa compagne presque jusqu'à la mort du poète en 1867. L'idée directrice du poème présente dans le titre Parfum exotique est le parfum de Jeanne Duval, dont la couleur de peau évoque les îles et l'exotisme ; respirer ce parfum permet au poète de voyager en pensées vers un monde ensoleillé est heureux. [...]
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