Commentaire stylistique d'un extrait de la pièce de théâtre de Jean Genet Les Bonnes écrite en 1947. Ce document contient le texte étudié et le commentaire de style.
[...] Car Claire en arrive à une réelle perte du langage. Comme évoqué plus haut, Claire passe de phrases complexes soutenues à un style familier. Les désignations des domestiques sont ambiguës : ce sont d'abord les domestiques puis ils puis vous Ce peut se confondre avec le vous de politesse employé aussi pour désigner sa sœur. Le paradoxe de cette critique, en effet Claire critique sa propre condition, explique cette ambiguïté. Claire les nomme, puis s'en distance en les pronominalisant par le pronom personnel Les pronoms employés dans sa dernière mettent en avant une confusion de la pensée : Claire désigne sa sœur d'abord par le pronom de la deuxième personne dans je t'en prie mais ensuite elle reprend le vous de politesse avec Claire vous m'épuisez En plus de la confusion, le lexique nous offre une pensée vide : je suis au bord ; je suis vide Malgré cette ambiguïté et cette confusion, Claire reste dans son personnage jusqu'à la fin de la scène puisqu'elle appelle sa sœur Solange “Claire”. [...]
[...] Les mouvements de force. Le nombre de réplique est également distribué, mais Claire a largement la parole. Si les deux protagonistes ont le même nombre de réplique, celles de Claire sont beaucoup plus longues. Solange ne montre pas une aisance au niveau des mots : ces répliques se résument souvent à une répétition d'un mot Je monte, je monte ; Continuez, continuez Claire montre une aisance langagière, elle utilise un lexique varié et des phrases complexes. Sa pensée paraît limpide grâce à une langue claire, elle utilise des procédés comme le parallélisme de construction, des anaphores. [...]
[...] Commentaire stylistique Les Bonnes de Jean Genet Extrait : Commence les insultes. Solange : Vous êtes belle. Claire : Passons. Passons le prélude. Aux insultes. Solange : Vous m'éblouissez. Je ne pourrais jamais. Claire : J'ai dis les insultes. Vous n'espérez pas m'avoir fait revêtir cette robe pour m'entendre chanter ma beauté. Couvrez-moi de haine ! D'insultes ! De crachats ! Solange : Aidez-moi. Claire : Je hais les domestiques. J'en hais l'espèce odieuse et vile. [...]
[...] Cette pièce annonce des problèmes d'identités, allant jusqu'à la schizophrénie. Ce passage met en évidence ces problèmes. Claire prend le rôle de Madame, et Solange celui de Claire. Ce texte nous offre une certaine perte d'identité. Nous allons donc étudier dans quelles mesures la stylistique de ce texte nous permettons d'y voir une perte d'identité ? 1. Le jeu. Le jeu est un thème très développé dans ce passage. On trouve d'abord le jeu des statuts puisqu'il y a changement de rôle, mais aussi le jeu des paradoxes. [...]
[...] Solange : Je monte, je monte Claire, parlant toujours des domestiques. Je sais qu'il en faut comme il faut des fossoyeurs, des vidangeurs, des policiers. N'empêche que tout ce beau monde est fétide. Solange : Continuez. Continuez. Claire : Vos gueules d'épouvantes et de remords, vos coudes plissés, vos cordages démodés, vos corps pour porter nos défroques. Vous êtes nos miroirs déformants, notre soupape, notre honte, notre lie. Solange : Continuez. Continuez. Claire : Je suis au bord, presse-toi, je t'en prie. [...]
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