Le, Paradis, Dante, analyse, complète, texte
- Poésie épique et représentation du paradis – soit de l'irreprésentable. L'œuvre de Dante est une forme d'épopée qui tente de représenter ce que nul n'a jamais vu ; l'enfer, le purgatoire et le paradis. Dante naît en 1265 et meurt en 1321. A 9 ans il prétend rencontrer Béatrice, puis une nouvelle fois à 18 ans. Les chiffres provoquent la suspicion ; il s'agit en effet de chiffres symboliques. 9 résulte de la multiplication 3 X 3 et fait état d'une forme de perfection, trois étant le chiffre trinitaire. La rencontre avec Béatrice est en réalité un face à face avec la Beauté. Béatrice est la figure de la muse qui aide Dante à pénétrer dans le paradis : elle est reflet de la beauté divine. Ainsi Béatrice devient elle moyen de faire voir la splendeur du divin. La représentation du paradis s'effectue par l'intermédiaire de la beauté féminine : topos de la littérature médiévale. Dante commence à écrire la Divine comédie en 1304 et l'œuvre s'échelonne sur une dizaine d'années ; il finit le Paradis en 1312-5.
[...] Formule audacieuse et difficile à saisir. Le soleil serait situé en un regard qui tremble = regard qui produit le soleil. L'on ne peut se représenter ce dont il est question = éléments trop hétérogènes les uns des autres qui ne permettent pas de s'en faire une image. La fonction référentielle du langage est abolie( il ne s'agit pas du soleil tel que je le vois. On unit en plus le microcosme de l'œil au macrocosme cosmique = rotondité de l'œil et rotondité du soleil ( lien analogique. [...]
[...] Dobrovsky nomme ce type d'œuvre l'autofiction. Dans Fils, il introduit cette notion d'autofiction vie romancée, autofiction assumée Rousseau). La discussion est longtemps restée ouverte concernant la question de savoir si l'œuvre de Dante est une pure fiction ou s'il est réellement entré en contact avec le paradis. Chez Dante, la construction littéraire se fait par des artifices stylistiques. En cela son écriture se distingue de celle des mystiques. Il ne s'agit pas d'un témoignage authentique mais d'une reconstruction littéraire. L'écriture de Dante se différencie de celle des mystiques en ce sens qu'elle ne décrit pas une vision. [...]
[...] Dans le texte = tout est regard. Regard qui se tourne en permanence vers Dieu et Béa. Voir Béa = voir Dieu lui même. Chaque être réfère à l'Etre, le traduit et l'exprime. ( Valeur mariale que prend le personnage de Béatrice, toute transparente à la divinité. Le regard = yeux de l'intériorité ( voit l'invisible. = faire passer à la visibilité ce qui est de l'ordre de l'invisible. Dante ici, jouit de quelque chose dont l'être humain ne peut pas jouir ( voit ce que l'homme ne voit pas. [...]
[...] Dante dit ainsi le contraire de ce qu'il écrit = il chante. Jeu de logique contradictoire permanent dans l'écriture dantesque. On peut aussi noter le dynamisme qui s'empare de certains termes poursuite : idée que Dante court après la beauté. Le poète est à la recherche de la beauté en poésie. C'est affecter au genre poétique qu'est la recherche de la beauté. D'où cette idée de Dante de donner comme sujet à la poésie elle même le paradis ( aller à la source de la beauté. [...]
[...] Vers 88 90 = Pleine abstraction + synesthésie ( Dante boit avec les yeux : mélange de la vision et de l'oralité ( sensualité, sensorialité = désir intégral mis en scène. On a une mutation puisque la longueur devient rotondité= les figures bougent. Les formes se sont comme transmutées. Petit à petit = transmutation ( série d'anamorphoses qui s'emparent du paradis. Le long devient rond = installation du spectaculaire, de la théâtralisation = le paradis se met en fête, fait un spectacle. [...]
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