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Le grand Inquisiteur est un chapitre faisant partie du roman Les Frères Karamazov de l'écrivain russe Fédor Dostoïevski. C'est l'un des moments forts du récit et un texte philosophique parlant de la nature humaine, de la liberté et de la manipulation. Alexis Karamazov retrouve par hasard son frère Ivan au cabaret. Les deux frères vont alors faire connaissance comme s'ils étaient deux étrangers qui se découvraient : Ivan parle à cœur ouvert à Aliocha, à propos de ses croyances, ses peines, ses doutes, ses réflexions. Ivan se rebelle contre l'univers, ne voulant pas pervertir Aliocha en lui racontant ses pensées mais en espérant peut-être se guérir lui-même.
C'est ainsi qu'Ivan propose à son frère de lui raconter un poème qu'il a composé, « imaginé avec passion ». Aliocha accepte d'écouter ce poème, qui n'est autre que notre parabole du Grand Inquisiteur.
Se rencontrent donc en Espagne le grand Inquisiteur et Jésus revenu sur terre. Pour le grand inquisiteur Jésus n'a rien compris au tragique de la condition humaine et c'est sur cette critique que sera basée le poème d'Ivan.
[...] L'Inquisiteur défend cette église ou à tout le moins cette société de l'efficacité Il va même jusqu'à reconnaitre qu'il est avec le démon : Nous ne sommes pas avec toi, mais avec lui, depuis longtemps déjà L'inquisiteur peut être considéré comme un véritable martyr qui se sera sacrifié en passant sa vie à œuvrer et à choisir au nom de l'humanité. Cet Inquisiteur représente un peu l'athéisme d'Ivan. Il montre à Jésus comme celui-ci ne fait que nuire aux hommes, tandis que lui avec seulement sa raison et sans foi, aide les hommes. Il montre que la religion possède trop de limites, alors que la politique permet de structurer les hommes et répondre à leurs attentes, quand la religion ne leur donne que de belles promesses. [...]
[...] Jésus a laissé l'homme libre afin qu'il puisse faire le choix lui-même en toute conscience de Le suivre, et non le rendre dépendant à Lui. L'Inquisiteur réfute cette idée, en lui expliquant qu'il n'est pas que la nourriture de l'âme, et que si les hommes ne peuvent se nourrir physiquement, alors ils ne le suivront pas Donne-leur à manger, et alors seulement exige d'eux la vertu 290). L'Inquisiteur revendique l'idée que ce que propose Jésus n'est qu'utopie, que ça n'est pas assez pour pouvoir atteindre les hommes, et que ceux-ci finiront par se retourner contre Lui s'Il ne leur propose pas plus que la nourriture spirituelle. [...]
[...] ( Peut on retrouver la parole d'Ivan dans la parole du grand inquisiteur ? car Aliocha à la fin dit et remarque que son frère pense comme le personnage qu'il met en scène mais peut être pas à placer dans ce paragraphe , il faut parler des motifs de l'entreprise d'Ivan) Par ailleurs Ivan choisit bien précisément la forme de la parabole, pour un athée, c'est un signe fort. Il aurait pu employer une forme différente, comme un conte, mais il choisit ce type précis de récit, qui est une forme biblique, religieuse, de raconter une histoire. [...]
[...] →L'Inquisiteur se présente donc comme le sauveur de l'Humanité, celui qui a remplacé Jésus, afin de répondre aux attentes des hommes. Ceux-ci se débattaient avec cette liberté trop pesante, et lui les a aidé à s'en alléger un peu : Peut-on vraiment croire que nous n'aimions pas l'humanité en reconnaissant si humblement son impuissance, en allégeant son fardeau avec amour et en laissant à sa chétive nature même le péché, pourvu que ce fût avec notre autorisation ? 295) - l'autorité, tentation du pouvoir Tentation de se proclamer Roi du monde = ce sont les hommes qui ont cédé à cette tentation en se soumettant à Satan : Il y a exactement huit siècles que nous avons reçu de lui ce que Tu avais refusé avec indignation, ce dernier don qu'il T'offrait en te montrant tous les royaumes de la terre [ ] nous nous sommes proclamés les seuls rois de la terre, les uniques rois 295) Le Grand Inquisiteur reproche à Jésus de nouveau ce 3ème don qu'il a refusé, car il aurait répondu au désir d'unité des hommes. [...]
[...] Est-ce que cela ne démontrerait pas qu'Ivan hésite malgré tout sur que croire, et sur la vérité de la foi ? S'il décide de laisser Jésus libre dans sa parabole, est- ce qu'il signifie qu'il laisse à la religion la possibilité de l'atteindre peut-être un jour. S'il avait été si décidé que ça sur le fait de l'inexistence totale de Dieu et de son athéisme convaincu, il aurait sans doute fait en sorte de faire mourir Jésus à la fin, comme pour abolir la religion et tuer les croyances. [...]
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