Dans la première moitié du XVIème siècle, Rabelais [1483/1494 - 1553], originaire de Touraine, est l'un des plus grands représentants français de l'Humanisme. Moine bon vivant, épris de tolérance et opposé aux abus des hommes d'Église, médecin, formé au grec, admirateur de l'humaniste hollandais Érasme avec qui il correspond en latin, proche de grands diplomates avec qui il voyage (notamment en Italie) et qui le protègent, Rabelais devient un écrivain en narrant les aventures de deux géants, Pantagruel (en 1532, dans Pantagruel) et son père Gargantua (dans Gargantua en 1534, puis dans le Tiers Livre en 1546, le Quart Livre en 1552 et le Cinquième Livre, attribué à Rabelais et publié de manière posthume en 1562) : ces noms ont eu un tel succès qu'ils ont donné naissance aux adjectifs « pantagruélique » et « gargantuesque », qu'on utilise aujourd'hui au sens de « gigantesque ». Ces oeuvres sont protégées par un privilège royal mais jugées obscènes et censurées pour hérésie par la Sorbonne, mises en 1544 à l'Index Librorum Prohibitorum (censure religieuse de l'église catholique), puis critiquées par le réformateur religieux Calvin pour ses aspects licencieux ? bien que plusieurs critiques de l'Église catholique par Rabelais recoupent celles des Protestants.
En 1532 paraissent à Lyon, avec un grand succès, les Grandes et inévitables chroniques de l'énorme géant Gargantua, un recueil anonyme de contes populaires à la fois épiques et comiques, contes qui s'inspirent des romans de chevalerie du Moyen Âge, et en particulier du cycle arthurien. Rabelais se met alors à écrire une oeuvre qui reprend la trame narrative de ces Chroniques et invente l'histoire de Pantagruel, fils imaginaire du Gargantua des Chroniques auquel Rabelais a donné l'étymologie fantaisiste de « tout altéré » ? « pan » signifie « tout » en grec et « gruel » veut dire « altérer » en mauresque ?, c'est-à-dire qui a toutes les soifs et qu'il faut désaltérer. Pantagruel (Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel Roi des Dipsodes, fils du Grand Géant Gargantua) paraît en 1532 sous le pseudonyme d'Alcofrybas Nasier, anagramme de ses nom et prénom ? c'est seulement à partir du Tiers Livre que Rabelais signe ses oeuvres sous son vrai nom. Rabelais s'amuse à évoquer dans Pantagruel la jeunesse de son héros, qui fait le tour des plus célèbres universités avant d'atteindre Paris, avec Panurge, rencontré en route à Orléans, qui est un farceur capable de tout et dont il fait son ami. Cette première oeuvre de Rabelais se signale d'emblée par un comique plus élaboré que son modèle, des réflexions plus profondes, une puissante imagination, une immense culture, la richesse de sa langue et son audace. Ce génie littéraire est mis au service du rire et d'un humanisme ouvert et éclairé qui s'oppose à un Moyen Âge présenté comme obscurantiste et qui, dans un climat de carnaval, met tous les thèmes sérieux à distance et fait sauter maints tabous. (...)
[...] Une anaphore lyrique qui souligne la douleur du veuf : Jamais je ne la verrai, jamais je n'en recouvrerai une telle (l.10-11), avec un effet de cadence majeure qui renforce 4 l'expression de la plainte. Effet de cadence majeure répété dans tu as perdu ta bonne mère, ta douce nourrice, ta dame très aimée ! (l.15-16). La reprise lyrique de l'expression jamais je ne la verrai (l.10) sous la forme jamais je ne te verrai (l.15) qui fait comme un refrain. [...]
[...] Mais Rabelais ne brosse pas pour autant ici le portrait d'un cynique et d'un ingrat, ni ne cherche à donner une image négative de la légèreté masculine : il s'agit en fait de célébrer l'élan vital contre l'empire de la mort. C. Un hymne joyeux et matérialiste au corps et à la vie Rabelais peint un personnage de bon vivant plein de sagesse : il évoque d'abord le doute qui troublait son entendement puis le choix de la vie et du rire au lieu des larmes. [...]
[...] Ouït : entendit. Litanie et mementos : types de prières funéraires. Le memento est une prière de souvenir. Contriste : m'attriste. Me fâche : me tourmente. Da jurandi : laisse-moi jurer (latin). Si mieux n'est : si ce n'est mieux. Dieu protège celui qui reste. [...]
[...] L'épanorthose qualifie la parole qui consiste à corriger ce que l'on a dit, soit pour l'adoucir, soit pour le renforcer. Exemple type d'épanorthose : C'est un roc ! c'est un pic ! c'est un cap ! / Que dis-je, c'est un cap ? . C'est une péninsule ! (v.318-319 de Cyrano de Bergerac, acte I scène d'Edmond Rostand). [...]
[...] Pleurerai-je ? (avec une sorte d'introduction partielle annonçant méthodiquement l'idée de la partie : Pleurerai-je ? disait-il. Oui, car pourquoi ? 2. Puis tout soudain riait comme un veau. avec des arguments nets dans la deuxième partie : 1. La tristesse est fâcheuse par elle-même (l.30) 2. [...]
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