Moine puis simple prêtre séculier, François Rabelais est surtout médecin et érudit. Il vécut à Lyon, où il publia des ouvrages de médecine et de droit, des almanachs populaires et surtout les premiers livres de Gargantua et Pantagruel, qui rendirent célèbre son nom.
C'est un conteur facile et joyeux : « Le rire est le propre de l'Homme » dit-il ; il s'exprime également avec une verve qui la caractérise, un vocabulaire truculent, une virtuosité verbale, mais aussi avec une audace licencieuse. L'histoire de ses géants Gargantua et Pantagruel et de leurs amis et compagnons (Panurge et frère Jean des Entommeures) est un tissu de drôleries, de farces et d'énormités (...)
[...] Qu'il n'y ait histoire que tu ne tiennes en mémoire présente, à quoi t'aidera la cosmographie15 de ceux qui en ont écrit. Des arts libéraux, géométrie, arithmétique et musique16, je t'en donnai quelque goût quand tu étais encore petit, âgé de cinq à six ans; poursuis le reste, d'astronomie saches-en tous les canons17 ; laisse-moi l'astrologie divinatoire, et l'art de Lullius18, comme abus et vanités19. Du droit civil, je veux que tu saches par cœur tous les beaux textes, et me les confères avec philosophie. [...]
[...] Tout au long de sa lettre le père montre à son fils à quel point l'éducation nouvelle est une chance pour lui (tout ton espoir, tu as profité) , qu'il vit à une époque où il y a beaucoup de gens instruits (Le monde entier est plein de gens savants, de précepteurs très doctes . plus doctes que les docteurs et prédicateurs de mon temps.), de savants, de précepteurs (tu as ton précepteur Epistémon), de gens lettrés (en hantant les gens lettrés à Paris comme ailleurs). La discussion, les confrontations, les débats et les rencontres sont loués tout au long de ce texte. [...]
[...] Pourtant, comme le dit Gargantua à son fils : science sans conscience n'est que ruine de l'âme Le savoir ne convient en effet qu'à une âme vertueuse. Ainsi l'élève de Rabelais devra-t-il aimer Dieu et le servir, fuir les vices du monde, choisir ses fréquentations et pratiquer la charité. Cette pédagogie répond à un noble idéal : faire des hommes saints, savants et sages. Présentation de l'extrait Cet extrait est écrit donc par François Rabelais en 1532. Moine, médecin et hommes de lettres, il écrivit, abondement sur plusieurs sujets mais ses deux ouvrages capitaux Gargantua et Pantagruel ont fait de lui un conteur joyeux. [...]
[...] Il définit à l'occasion de cette lettre les principes mêmes de l'humanisme. Cette culture présente un but qui est conforme aux humanistes du XVI° : toute éducation doit apprendre à l'homme à développer toutes ces qualités, à former son corps et son esprit pour maintenir un équilibre. Elle doit aussi faire réfléchir pour le faire grandir, pour éveiller en lui l'esprit critique. Cette éducation révolutionnait complètement l'enseignement du Moyen âge divulgué par les sophistes dont le but était uniquement d'apprendre par cœur et sans comprendre ni savoir comment utiliser ce savoir. [...]
[...] Ces formulations indiquent un ton injonctif qui ne réclame aucune désobéissance de la part du fils. La relation père/fils est donc fondée sur l'autorité. Le père élabore un programme d'étude que le fils devra exécuter. Rabelais emploie aussi le subjonctif (Qu'il n'y ait, que tu saches) ou des expressions volitives - qui expriment l'ordre - (je vois, je suis, j'ai été contraint, je n'avais contemné, je t'admoneste, j'entends et je veux, je t'en donnai, je veux, je voie, je te voie et donne). [...]
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