Paix perpétuelle, Emmanuel Kant, guerre, société humaine, traité de paix
Emmanuel Kant naît le 22 avril 1724 à Konigsberg en Prusse (aujourd'hui Kaliningrad en Russie). Lorsqu'il écrit la Paix perpétuelle, en 1785, la Prusse est impliquée dans les fameuses guerres de la Révolution conduites par la France. C'est lors du traité de Bâle, le 5 avril 1795, que la Prusse et la France cessent enfin les hostilités. Cependant, Kant réfléchit depuis longtemps aux causes de la guerre, comme le démontrent plusieurs passages de son essai L'insociable sociabilité de l'Homme où il dépeint l'effet de l'ambition, de la soif de pouvoir et de la cupidité sur l'humanité. La Paix perpétuelle se veut donc une solution durable pour mettre un terme à tous les conflits qui violentent la société humaine.
[...] À partir de là, l'Egypte avait beau être dirigée toujours par un pharaon, il ne sera pas étonnant de la voir devenir une province romaine en moins d'un demi-siècle. Dans notre époque contemporaine, on a vu les États-Unis se proclamer « gendarmes du monde » et s'impliquer dans des conflits qui ne les concernaient pas directement pour défendre un intérêt ou un autre. La paix perpétuelle ne peut en effet s'établir qu'entre Etats indépendants, la vassalité n'étant jamais une chose enviable, car violant les droits de l'État qui la subit. [...]
[...] Et rappelle que militariser l'homme, l'obliger à tuer ou à être tuer, c'est violer son « droit d'humanité » en faisant de lui une machine de guerre. Le « droit d'humanité » comme le nomme Kant, considère les hommes et les États, dans leurs relations extérieures et dans leur influence réciproque comme citoyens d'un État universel de l'humanité. En accord avec les philosophies des Lumières, c'est également le droit d'être considéré en tant qu'humain peu importe son appartenance à une religion, un peuple, une caste ou une classe ou à un quelconque groupe social ou individuel. [...]
[...] « Aucun État indépendant (petit ou grand, cela ne fait rien ici) ne peut être acquis par un autre, par voie d'héritage, d'échange, d'achat ou de donation. ». Par ce second article, Kant veut pourvoir au désir insatiable de conquête que peuvent avoir certains souverains qui désirent élargir leurs frontières. L'expansion est en effet la cause de maintes guerres. Il rappelle aussi qu'un État désigne avant tout « une société d'hommes à laquelle ne peut commander et dont ne peut disposer personne, si ce n'est elle-même », car tous les hommes naissent libres. [...]
[...] Le droit cosmopolitique universel : le « droit de visite » Kant l'a énoncé très clairement dans l'ébauche de l'article V : aucun état ne doit se mêler des affaires internes d'un autre. Cependant, si l'on conçoit une fédération et une alliance internationale, il ne faut pas nier le statut d'étranger des autres. Les frontières seront forcément franchies à un moment ou à un autre, les hommes étant amenés à voyager. Ici, Kant rappelle qu'en plus d'être citoyen de son propre pays, on est avant tout « citoyen de la Terre » et méritons le respect des autres en ce sens. [...]
[...] » Cet article va de soi dans le sens où lorsqu'un état contracte une dette envers un autre état, il y a une notion de dépendance. C'est donc encore là « un moyen d'action d'un État sur les autres » alors que l'égalité entre tous les états est une condition inhérente pour une paix perpétuelle. Autrement, on risque qu'un État développe « une puissance pécuniaire dangereuse », en rendant ses voisins redevables de lui et en finissant ainsi par écraser leur économie et par leur ôter peu à peu leur indépendance. [...]
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