Au chapitre XX, le page se sépare du philosophe et s'embarque sur un navire en direction de Londres. Cette nouvelle séparation apparaît donc comme un nouvel abandon, il perd une nouvelle fois ce père idéal tant recherché. Le jeune page se trouve obligé de continuer son chemin seul, il semble désemparé et cette séparation peut être assimilée à la rupture du cordon ombilical comme il le souligne lui-même dans l'expression « dont je faisais déjà une partie de moi-même ». Cette fusion « père-fils » se voit donc brisée, et l'enfant doit poursuivre sa quête initiatique sans l'adulte à ses côtés.
Le passage que nous allons étudier correspond avec l'arrivée du page à Londres après un épisode de tempête et la rencontre avec un maître d'hôtel. Notre passage est introduit par le temporel indéfini « un soir » et l'intensif « plusieurs fois » qui souligne la répétitivité de la même scène à savoir le fait que le page soit importuné par cette femme. Cet épisode marque une rupture avec les chapitres précédents, nous assistons à une pause dans les périples du personnage, et surtout à un changement de tonalité.
[...] Le page disgracié de Tristan l'Hermite chapitre XX Au chapitre XX, le page se sépare du philosophe et s'embarque sur un navire en direction de Londres. Cette nouvelle séparation apparaît donc comme un nouvel abandon, il perd une nouvelle fois ce père idéal tant recherché. Le jeune page se trouve obligé de continuer son chemin seul, il semble désemparé et cette séparation peut être assimilée à la rupture du cordon ombilical comme il le souligne lui-même dans l'expression dont je faisais déjà une partie de moi-même Cette fusion père-fils se voit donc brisée, et l'enfant doit poursuivre sa quête initiatique sans l'adulte à ses côtés. [...]
[...] Cette incompréhension enfantine permet d'installer le lecteur dans une position de supériorité, une certaine ironie comique, puisque nous comprenons les intentions de cette femme. Ce passage est dominé par la gestuelle face à un effacement du langage, nous avons l'impression d'assister à une représentation de mimes ou à un film muet comme le soulignent les expressions beaucoup de signes me montrant m'équipa main tremblait La condamnation morale qu'il portait sur l'homme dans le premier mouvement se déplace maintenant sur sa femme dans un effet mimétique, avec ce recours systématique aux tournures hyperboliques comme nous pouvons le voir avec un grand pot plein de vin C'est donc une écriture qui fait appel à la représentation et à l'imagination du lecteur, en effet on s'imagine un baril, rempli d'alcool ce qui renforce la condamnation à l'encontre du personnage féminin. [...]
[...] Ce passage rejoint donc par son aspect trivial et ses détails scatologiques la veine du Roman comique initié par Scarron. Le page inscrit son action dans un champ réduit puisque la possibilité d'agir est réduite à néant comme le spécifie le personnage lui-même au travers de cet aveu d'incapacité à la ligne 51 ne pus faire autre chose que le personnage fait donc en toute conscience le constat de son échec et de sa passivité. Le personnage a recours à des images pour rendre compte de la réalité, en effet de nouveau il emploie la métaphore filée du déluge reprise par orage qui se substitue celle du navire évoquée dans le deuxième mouvement. [...]
[...] Le page nous fait donc pénétrer dans un univers primaire, voire scatologique, avec une large place laissée à la trivialité. Il nous présente des personnages grotesques, dépourvus de toute sensibilité et qui ne sont caractérisés que par leur vice sur lequel il porte un regard sévère qui peut être paradoxal vu que lui aussi est touché par le vice du jeu. Mais le page fait également preuve d'une grande naïveté et d'une grande passivité, ce qui place souvent le lecteur en position de supériorité par rapport à l'action. 1er mouvement : ligne 1 à 20 Comme c'est là . [...]
[...] Le page se trouve souvent en position de faiblesse et de passivité, il nous présente des personnages dépourvus de toute psychologie, dont on ne connaît ni le passé, ni le futur et qui restent donc prisonniers de cet unique moment. Le comique naît également d'un certain décalage entre le langage et la situation et parfois le personnage semble jouer de cette situation notamment à travers certaines constructions rhétoriques. [...]
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