III. CONSTRUCTION DES VERS 1 à 12
Vers 1 et 2 :
Et = etiam
Vers 3 et 4 :
- Remarquer que l'antécédent de "quae" est "aetas".
- un vieux soldat (litt. l'amour d'un vieillard).
Vers 5 et 6 :
L'attraction de l'antécédent dans la relative.
§206 de la grammaire : quand la relative précède la principale, le nom "antécédent" est souvent attiré dans la relative. Il est d'habitude repris au début de la principale par un pronom démonstratif, le plus souvent is, ea, id. Le relatif est alors un adjectif.
Exemple : v.5 "Quos petiere duces animos in milite forti, hos petit in socio bella puella viro."
Vers 7 et 8 :
Repérer la construction elliptique de la deuxième partie du vers 7 : sous-entendre "fores servat".
Vers 9 et 10 :
- La traduction littérale n'est pas élégante ("une longue route est le devoir du soldat"). Nécessité de l'améliorer.
- Sequetur est au futur.
Vers 11 et 12 :
- Nécessité de trouver un verbe qui convienne pour les montagnes et pour les fleuves.
- Ibit et exteret sont au futur.
- Bien construire "flumina duplicataé" et "congestas nives".
Sens du vers 21 : il semble qu'Ovide veuille dire que les arrêts de Mars et de Vénus n'ont rien de définitif ni d'absolu, car, de même qu'un ennemi qu'on croit harassé se relève, on voit succomber à l'amour des personnes dont on pensait qu'elles ne se laisseraient jamais abattre.
IV. COMMENTAIRE
A. Un texte argumentatif sur l'égalité apparente de la condition de soldat et d'amant
1. Un texte argumentatif qui défend une thèse paradoxale
- La thèse est énoncée au premier vers : "Militat omnis amans" puis répétée au vers suivant, ce qui crée un effet d'insistance.
- Le texte est nettement structuré :
. vers 1 et 1 : thèse et dédicace.
. vers 3 à 22 : analogie de statut et d'épreuves du soldat et de l'amant (endurance, faire face à l'ennemi).
. vers 23 à la fin : conclusion avec illustration personnelle.
- (...)
[...] Il est d'habitude repris au début de la principale par un pronom démonstratif, le plus souvent is, ea, id. Le relatif est alors un adjectif. Exemple : v.5 Quos petiere duces animos in milite forti, hos petit in socio bella puella viro. Vers 7 et 8 : Repérer la construction elliptique de la deuxième partie du vers 7 : sous-entendre fores servat Vers 9 et 10 : La traduction littérale n'est pas élégante une longue route est le devoir du soldat Nécessité de l'améliorer. Sequetur est au futur. [...]
[...] ( ) 25 Ipse ego segnis eram discinctaque in otia natus : mollierant animos lectus et umbra meos ; impulit ignavum formosae cura puellae, jussit et in castris aera merere suis. Inde vides agilem nocturnaque bella gerentem Qui nolet fieri desidiosus, amet ! Tout amant est soldat, Cupidon aussi a son camp : crois-moi, Atticus, tout amant est soldat. L'âge qui est approprié à la guerre convient aussi à Vénus : honte au vieux soldat, honte au vieil amant ! L'ardeur que les chefs ont réclamée dans un soldat courageux, la belle la réclame dans son compagnon. [...]
[...] La supériorité implicite de l'amour sur les valeurs guerrières La parodie de l'épopée engendre une dévalorisation des valeurs associées à la guerre d'autant plus forte que l'amour était vu comme une passion ridicule, digne de la comédie. 1. La dévalorisation des valeurs guerrières : l'éloge implicite de la paix Ces vers d'Ovide devaient paraître, à l'époque augustéenne de la défense des valeurs morales et militaires, inconvenants, voire sacrilèges. Les hauts faits des soldats sont ramenés au niveau des ébats d'alcôves, ce qui paraissait scandaleux. Ovide dégonfle le mythe de la gloire militaire. [...]
[...] Le chiasme du vers 21 Mars dubius nec certa Venus met en relief au centre du groupe l'analogie des deux adjectifs. B. Une présentation héroï-comique de l'amant et du soldat dans une parodie de l'épopée Le registre héroï-comique consiste à présenter de manière noble des réalités quotidiennes ou triviales, par opposition au registre burlesque qui consiste à traiter de manière basse un sujet noble (cf. Le Virgile travesti de Scarron et Ubu roi d'Alfred Jarry). Ici, c'est la réalité quotidienne de l'amour qui est traitée sur le mode épique, ce qui engendre le comique. 1. [...]
[...] ( ) Qui, si ce n'est l'amant ou le soldat, endure le froid glacial des nuits, la neige en giboulée ? Envoyé en espion, l'un scrute l'ennemi, l'autre a sans cesse l'œil sur son rival, l'ennemi. L'un assiège des places fortes ; l'autre, le seuil de sa sévère amie ; l'un forcera la porte, et l'autre son portail. ( ) Franchir les garnisons et les gardes de nuit, c'est tâche de soldat ou de pauvre amant. Mars est hésitant, Vénus irrésolue : les vaincus se relèvent, et succombe celui qu'on croyait impossible à abattre. [...]
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