Littérature féminine, Ourika, Claire de Duras, Indiana, George Sand, Marceline Desbordes-Valmore, société, projet d'écriture, protagoniste, émancipation, politique
« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux ; les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune ». Tels sont les mots de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. La liberté et l'égalité sont revendiquées, mais le XIXe siècle va montrer que seule une partie de la population bénéficie de ces droits. Les révolutionnaires vont s'atteler à faire de la femme un être dépendant et sans identité propre. De fait, les hommes vont occuper la sphère publique et les femmes sont reléguées au domaine de la domesticité, donc du privé. Martine Reid affirme que ce schéma sociétal se poursuit dans l'histoire littéraire en reprenant le discours de Gustave Lanson.
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Selon Martine Reid, la « contradiction » des idées entre une littérature neutre et une littérature genrée suffit à prouver que le genre est pris en compte dans toute la littérature et annule toute idée de « neutralité ». Autrement dit, il est évident que la femme auteur écrit des sujets lus par des femmes et qui parlent de femmes.
[...] Même si on se rend compte de la finesse d'écriture de l'auteure, elle veut être comprise de son public pour mieux faire toucher le lecteur. Les injustices de la société sont présentées de manière creuse. Lorsqu'Indiana se fait frappée par son mari, il y a une volonté d'exacerber la scène. Cela pour mieux rendre compte des droits que la société attribue à l'homme sur sa femme. De plus, Marceline Desbordes-Valmore assume complètement cette identité de genre pour proposer un lyrisme au féminin, un lyrisme qui touche par sa sensibilité. Le choix formel de l'élégie lui procure une certaine liberté formelle. [...]
[...] On peut le noter que lorsque son mari, le colonel Delmare lui demande la raison de son absence et celle-ci lui répond : « Vous avez le droit du plus fort, et la société vous le confirme ; mais sur ma volonté, monsieur, vous ne pouvez rien, Dieu seul peut la courber et la réduire » (p.232). Un élan de courage fugace, comme on en voit beaucoup dans le texte, face à Delmare, mais aussi Raymon. Indiana présente ainsi une résistance silencieuse, en mettant en avant sa liberté intérieure, face à l'oppression de son environnement. [...]
[...] Béatrice Didier, Paris, Gallimard, coll. Folio Marceline Desbordes-Valmore, Poésies, éd. Yves Bonnefoy, Paris, Gallimard, coll. [...]
[...] Ce dernier hémistiche crée un effet de chute, qui est une accusation directe. La poétesse utilise les armes de la féminité pour dénoncer un ordre injuste. Nos femmes auteurs créent de la liberté au cœur de la contrainte. Puis, cet acte d'écriture qui prend le pas sur le genre se retrouve dans la sublimation des personnages oppressés par la société. Effectivement, à travers les yeux de Raymon, Noun, sœur de lait et amie d'Indiana, est perçu comme une femme de chambre. [...]
[...] Dans une posture de prieuse, c'est un ton indigné qui se révèle : « Et la mère en douleurs près d'un vierge berceau, / Dont les flancs refermés se changeaient en tombeau ». La rime entre « berceau » et « tombeau » crée un choc chez le lecteur. Une antithèse qui vient rendre compte de la violence de la scène. On peut noter une poésie très visuelle et presque sonore. La poétesse cherche une esthétique de choc, qui veut faire réagir le lecteur. [...]
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