Ouatann, Azza Filali, roman, société tunisienne, ségrégation sociale, critique, femmes voilées, bonheur, littérature contemporaine, sentiments
Azza Filali, née en 1952, est une scientifique et écrivaine tunisienne de langue française. [...]
Son roman nous permet de découvrir la société tunisienne et prérévolutionnaire de la fin des années 2000. Le roman explore entre autres les thèmes de l'hypocrisie, de la lâcheté et de l'inégalité sociale de cette société. Ici, nous explorerons un extrait de ce roman social, où le personnage de Michkat, qui vient de démissionner de son travail, erre dans Tunis.
[...] Les « traces de pneus », quant à elles, ajoutent une dimension dynamique, suggérant le passage du temps de la vie quotidienne, pour venir contraster avec ce monde sans charme. Par ailleurs, le fait de faire référence à la mer Morte, lac salé partagé entre Israël, la Palestine et le Jourdain, est symbolique. En effet, ce lac est connu pour avoir la concentration de minéraux la plus élevée de la planète. Aussi, ce sont les quartiers et les maisons de Tunis, qu'elle qualifie de « bunkers de luxe ». [...]
[...] On comprend ici que la narratrice juge ces femmes en expliquant qu'elles ont fait le choix de renoncer à leur humanité, à leur vie en portant le voile. En effet, le voile semble représenter pour la narratrice, le contraire de ce qu'elle est en capacité de vivre, elle. Le voile semble évoquer contraintes, sacrifices et pertes dans la vie de ces femmes. Aussi, dans cet extrait, au-delà d'observer une ville morose, c'est également un moment de bonheur fugace auquel la narratrice est confrontée. Nous proposons d'analyser ceci dans une seconde partie. [...]
[...] Nous analyserons donc dans cette explication de texte dans une première partie, comment Tunis est décrite comme une ville morose, dans une seconde partie, nous analyserons l'état d'esprit de la narratrice et les sentiments mixtes de la narratrice. Tunis, une ville morose Une urbanité sans charme Michkat, l'un des personnages du roman social Ouatann de Azza Filali, est la narratrice de cet extrait. Le lecteur la suit au volant de sa voiture, traversant Tunis. Elle décrit la ville dans laquelle elle réside, qui n'est autre que la capitale de la Tunisie. [...]
[...] En utilisant ici un superlatif, on comprend dès lors comment cette décision risque d'impacter fortement sa vie ou du moins c'est bien ce que la narratrice pense et elle pense que cela aura de grandes conséquences sur son avenir. Elle compare cette décision, qu'elle juge comme une sottise, car comme une décision prise prématurément sans en mesurer les conséquences. Celle de mettre en bas de son immeuble sa collection de lunettes (et surement de perdre de nombreux objets de valeurs) ou encore celle d'héberger l'une de ses clientes qu'elle ne connaissait pas et qui ne supportait plus le parfum de son mari et qui quelque mois après, est retournée chez son mari car il avait changé de parfum. [...]
[...] 34-36 - Azza Filali (2016) De quelle manière cet extrait de Ouatann exprime-t-il la dualité entre une ville morose et le bien-être ressenti par la narratrice dans un moment charnière de sa vie ? Azza Filali, née en 1952, est une scientifique et écrivaine tunisienne de langue française. À partir de 1991, elle publie plusieurs romans, essais et nouvelles en français. Son premier ouvrage, "Le Voyageur immobile", est un essai sur la pratique médicale. Son roman "L'Heure du cru" lui a valu le prix spécial du jury Comar en 2010, et "Ouatann" a reçu le prix Comar d'or en 2012. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture