Otar, famille, génération, sentimental
Vous écrivez à la scénariste du film après la projection pour lui faire part de vos impressions sur le film (90 lignes maximum)
Je vous écris aujourd'hui pour vous faire part de mes impressions sur votre première fiction Depuis qu'Otar est parti. J'ai particulièrement prêté attention à certains sujets sur lesquels je vais m'exprimer. Il s'agit de deux sujets importants suivis de deux sujets annexes, même si les sujets à aborder dépassent largement le nombre de quatre.
[...] Le deuxième point intéressant à aborder était l'histoire d'Otar, du début, c'est-à-dire lorsqu'il était encore en vie, puis jusqu'à la fin, soit sa mort et ce qui suit. Dans la scène où Ada apporte une lettre d'Otar à Eka, on remarque directement l'effet produit chez elle. Elle éprouve une sensation de bonheur intérieur, comme si une lettre d'Otar l'aidait à survivre un peu plus longtemps. C'est Ada qui lui lit les lettres alors qu'elle est confortablement installée. Cette lecture est un plaisir qui se délecte correctement. [...]
[...] Pourtant, un jour la mort d'Otar est annoncée à sa sœur. Ce décès adopte plusieurs dimensions : Tout d'abord la mort d'Otar constitue la mort d'un proche qui suscite inévitablement la douleur du deuil. Ensuite ce décès pourrait provoquer un acédie de la grand-mère qui avant nourrissait sa joie de ses nouvelles. Après cette mort inspire à la fin des espoirs et l'échec d'Otar qui cherchait une vie meilleure ailleurs, en France. C'est pour ces raisons que Marina et Ada cache la vérité sur la mort de son fils à Eka. [...]
[...] Un autre attrait est justement le départ d'Ada. On remarque que Marina ne voit rien venir alors qu'Eka perçoit les pensées d'Ada. On retrouve cette séparation dans un surcadrage à la sortie de l'hôtel dans lequel les trois femmes ont séjourné. Le départ à Paris symbolise la renaissance des espérances comme dit avant mais c'est aussi une façon de satisfaire la curiosité d'Ada, de réussir ce qui lui donnait peut être envie lorsqu'elle parlait avec son copain. C'est ainsi qu'elle construit son avenir, les deux autres femmes n'en ayant plus. [...]
[...] C'est un moyen de faire réfléchir le spectateur mais aussi d'apporter des réponses à certaines choses ou d'insister sur certains détails peut être inutiles mais parfois crucials. En apparence ce film pourrait paraître ennuyant, ou même sans intérêt mais en y regardant de plus près on retrouve une énorme réflexion sur la construction de celui-ci au niveau des sujets sur lesquels porter l'accent et sur les non-dits, etc. qui sont tout sauf inintéressant. Je suis impressionnée par tout ce travail et vous félicite de m'avoir diverti (si le mot est bien adapté pour un film de cette ampleur) ainsi. [...]
[...] En imaginant à son tour la suite de l'histoire. Elle continue l'histoire d'Otar « vivant » pour ne pas ne pas tuer leurs espoirs, même si chacune sait pertinemment qu'Otar est mort et que les deux autres le savent aussi. Les espoirs sont en fait déjà disparus mais ce jeu les introduit dans une fiction morale qui les empêche d'accepter la fin des espérances. C'est pourquoi elle ne se l'avoue pas à haute voix, pour ne pas briser le mensonge dans lequel elles se sont introduites ensemble. [...]
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