Le point de départ du poème « Ophélie » est scolaire. Rimbaud devait écrire une composition en vers latin sur ce sujet. Le jeune poète fait ses gammes. Lecteur de la revue Le Parnasse contemporain, il écrit à la manière de Théodore de Banville, maître auquel il envoie son poème le 24 mai 1870, en même temps que « Sensation » et « Credo in unam », qui deviendra « Sensation ». Cette année 1870 est « l'année des pastiches ». Il écrit donc à la façon parnassienne, c'est-à-dire en privilégiant la dimension visuelle. Est-ce à dire qu'on ne peut pas déjà déceler dans ces neuf quatrains d'alexandrins (vers nobles) aux rimes croisées, avec alternance de rimes féminines et masculines, le Rimbaud des oeuvres suivantes ?
[...] L'adjectif « folles » est moins à prendre au sens figuré (les mers sont déchaînées) qu'au sens propre. Leur folie est contagieuse. Le « râle », est proportionnel à la vastitude de l'espace marin (« immense ») v : La répétition d'« enfant » accentue le pathétique. Le « sein » ici n'est plus anatomique comme il l'était précédemment (au pluriel) : il désigne le cœur, qui est « brisé » à cause de l'absence de réciprocité amoureuse. Les deux adjectifs, précédés de l'adverbe de quantité « trop » signalent la faiblesse du personnage, vulnérable. [...]
[...] Ophélie - Arthur Rimbaud (1870) - Peut-on déjà déceler dans ces neuf quatrains d'alexandrins le Rimbaud des œuvres suivantes ? [EKPHRASIS, TRAGÉDIE ET POÉSIE] Le point de départ du poème « Ophélie » est scolaire. Rimbaud devait écrire une composition en vers latin sur ce sujet. Le jeune poète fait ses gammes. Lecteur de la revue Le Parnasse contemporain, il écrit à la manière de Théodore de Banville, maître auquel il envoie son poème le 24 mai 1870, en même temps que « Sensation » et « Credo in unam », qui deviendra « Sensation ». [...]
[...] La « liberté » est qualifiée d'« âpre », c'est-à-dire « rude », parce qu'elle prend la forme de la mort. QUATRAIN 6 v : Le vers 21 est construit comme le vers 19 : anaphore de « C'est que », pour introduire l'explication et participe présent (« tombant » / « tordant »). « Souffle » est dans la continuité de « vents ». La « chevelure » est qualifié de « grande » pour faire écho au « grand lys » du vers 2. [...]
[...] L'adjectif « belle », à nouveau épithète de nature, résume l'impression produite par cette femme-fleur dont le nom est à nouveau orthographié à l'anglaise. Le point d'exclamation, le premier, s'explique par le style direct et par l'émotion du poète, plein de compassion pour le sort de la jeune fille. v : La mort n'était qu'évoquée avec le mot « fantôme » et avec la froideur de la neige, elle est maintenant vigoureusement affirmée avec le verbe « mourir » au passé simple, précédé de l'adverbe d'affirmation « oui ». [...]
[...] On retrouve le jeu de contrastes, en chiasme : « onde noire » A ; v : « blanche » : « fantôme blanc » « fleuve noir » Traditionnellement, l'eau représente le passage d'un monde à l'autre : c'est le cas de l'Achéron. v. 7-8 : L'anaphore de « voici plus de mille ans » insiste sur le temps mythique. « Douce folie » fait référence à la perte de la raison occasionnée par l'indifférence d'Hamlet et la mort de son père. L'expression vient probablement du poème de Banville, « A Henry Murger » : « Comme l'autre Ophélie,/ Dont la douce folie/ S'endort en murmurant / Dans le torrent, » (premier quatrain) . [...]
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