figures de style, Proust, auteur, société mondaine, art, eros, champ lexical, plaisir, syntaxe, oeuvre, richesse, érotisme, aventure
Le document est un commentaire composé accompagné d'une question de grammaire sur l'oeuvre de Marcel Proust "À l'ombre des jeunes filles en fleurs".
[...] Ainsi en est-il de Marcel Proust : la Recherche du temps perdu dévoile ses motifs récurrents à chaque niveau des sept tomes qui la constituent - dans sa construction globale, dans celle des épisodes qui la constituent, comme dans celle de ses phrases. L'extrait que nous nous proposons d'étudier est tiré du second, intitulé A l'ombre des jeunes filles en fleur. Nous nous poserons la question de savoir en quelle mesure un tel passage de l'œuvre est capable de représenter l'œuvre entière. [...]
[...] Dans l'immense somme de la Recherche, Proust a eu l'occasion de traiter mille thèmes. Parmi eux, il en est trois qui reviennent sans cesse, d'un bout à l'autre de l'œuvre, et qui sont au cœur de notre extrait : société mondaine, eros, et art. La description de la société mondaine, de ses habitudes et de ses ridicules, se déploie tout au long de l'extrait. Cette description peut être un portrait à charge, comme c'est le cas avec le personnage d'Octave. [...]
[...] Ce grain de beauté errant dessine les contours obsessionnels de l'érotisme proustien, et partant, du portrait proustien. C'est ce qui explique le charme étrange et évocateur de la description « du beau déroulement des vierges » qui viennent vers Albertine et le narrateur : d'elles, on ne connaît que les cuisses, la taille, la peau - tableau pointilliste où les touches de couleurs seraient des parties du corps fétichisées. Ces vierges, Proust en parle d'ailleurs lui-même comme d'un tableau, en tout cas comme d'une œuvre d'art : c'est que l'art est omniprésent dans l'œuvre, et que tout, d'une manière ou d'une autre, conduit à lui. [...]
[...] Dans la première phrase, la proposition principale introduite par le verbe « nous formions » est suivie d'une longue proposition subordonnée relative complément du groupe nominal COD « un de ces couples » : le narrateur développe l'image qu'il se fait de lui-même en compagnie d'Albertine. Cette subordonnée relative comprend un CC de temps auquel sont juxtaposés deux propositions : la proposition temporelle infinitive « avant de se désunir », puis la proposition subordonnée finale « pour reprendre . divergente ». La construction de cette phrase porte en elle l'idée que se fait le narrateur du déroulement de la rencontre. La seconde phrase est constituée d'une proposition principale à laquelle sont reliées deux subordonnées : la complétive infinitive finale « pour regarder . [...]
[...] L'essence du moi, quête centrale de la Recherche, se fait ainsi jour par d'étranges et imprévisibles détours, dans lesquels on peut contempler - bien plus que dans les destins organisés du personnage classique - une image de la vie humaine. Nous l'avons vu, les thèmes récurrents de l'œuvre proustienne se retrouvent tous dans ce court extrait : la mondanité, l'érotisme et la culture artistique apparaissent à chaque instant pour donner le ton, créer un arrière-plan qui soit tout à la fois une atmosphère romanesque et une atmosphère de pensée par lequel Proust fait corps avec son œuvre. [...]
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