L'Odyssée, Homère, Au Coeur des ténèbres, Joseph Conrad, Vladimir Jankélévitch, aventure, liberté, nostalgie, récit de voyage
L'aventure est un périple infini rempli de quêtes et expériences nouvelles. Le retour implique dans son sens primaire l'action de revenir à ses repères, au connu et donc peut impliquer la fin de l'aventure. L'aventure fait sortir du monde fini, banal et quotidien, et entrer dans l'immensité, le nouveau. Elle propose le récit d'errances dans un univers aux dimensions illimitées. Elle est un « appel du large ». La vie y semble plus vaste, plus dense, le cadre spatio-temporel plus étendu, moins contraignant, moins limité. L'aventure est aussi une figure de la liberté. La décision de partir en quête est un acte volontaire. Ce choix signale l'être d'exception et l'indépendant qui peut se cacher dans chaque individu.
[...] Avec l'appui des œuvres: L'Odyssée , Au cœur des Ténèbres et L'aventure, L'Ennui, le Sérieux nous pouvons alors nous pencher sur la question de savoir que représente dans diverses dimensions la notion de retour dans l'aventure ? Quel lien l'aventure entretient avec cette notion ? Dans une construction quelque peu binaire, d'abord, nous nous intéresserons à la représentation du retour pour l'aventurier, ensuite au rapport infini et fini dans l'aventure et enfin au lien inconnu et connu durant l'aventure notamment avec l'appui de la notion de nostalgie. [...]
[...] Le côté infini représenterait l'exploration sans fin, l'ouverture au nouveau et un détachement remarquable par rapport à soi tandis que le côté fini est analogue à l'apothéose du connu. Dans l'œuvre L'aventure, L'ennui, Le Sérieux de Jankélévitch nous sommes confrontés à cette notion de pendule oscillant qu'est l'aventure, car l'aventure est toujours en mouvement, et pour qu'il y ait aventure, nous dit Jankélévitch, il faut que l'aventureux soit à la fois dehors et dedans ce qui illustre cette notion d'ambivalence temporelle. [...]
[...] Mais le sentiment de nostalgie, de souffrir pour ce que nous ignorons, que ce soit une personne, un lieu ou autre peut aussi être présent dans l'esprit du voyageur. A l'issue de nos pensées nous pouvons alors classifier l'aventure comme une activité ambiguë au niveau temporel, sa durée est une perpétuelle oscillation entre des états liés aux dimensions finies et infinies des événements. Le retour est un concept complexe pour l'aventurier car il est relié au sentiment de nostalgie et à des dépendances humaines philosophiques très anciennes. [...]
[...] Alors il préfère le connu, le rassurant et ce qui est clos . Mais Jankélévitch oppose ce caractère à la curiosité aventureuse, élément intrinsèquement lié à la dimension infinie de l'aventure. Concernant le côté infini de l'aventure, son côté temporel tendant aux instants ludiques ou de détachement entre autres esthétique, nous pouvons affirmer que c'est le jeu qui prédomine, l'aventureux devient acteur dans ce pôle. A l'inverse d'Ulysse l'aventurier Sadko est cité par Jankélévitch, comme un individu au parcours rectiligne et complètement ouvert, représentant ainsi la dimension infinie de l'aventure. [...]
[...] Sadko est qualifié d'aventurier moderne, celui qui s'embarque pour une expédition fantastique, sans espoir de retour ni nostalgie. L'aventure peut alors être considéré comme un paradoxe temporel, elle est à la fois infinie et finie. Or la nostalgie est un concept intéressant pour l'aventurier qui par définition s'aventure dans l'inconnu principalement, nous pouvons alors analyser l'influence de ce sentiment sur l'aventurier et sur l'évolution de son trajet. L'aventure se situe à l'évidence dans un entre-deux spatial et temporel. Elle s'établit à la frontière entre le connu: le sécurisant, l'amical, et l'inconnu: le déstabilisant et l'effrayant. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture