Dans "L'Odyssée" d'Homère, épopée grecque en vers datant des IXe ou VIIIe siècles avant Jésus-Christ, la rencontre entre Ulysse et ses compagnons d'une part, et Charybde et Scylla de l'autre, est très courte : quelques dizaines de vers à peine du chant XII. Elle est néanmoins intéressante à bien des égards ; aussi, quel intérêt présente la confrontation entre Ulysse et ces deux monstres ?
Le monde décrit dans L'Odyssée est très marqué par le merveilleux, il se démarque donc du monde dit réel dès le moment où il représente des êtres dotés de pouvoirs magiques (Circé), ou bien se démarquant par leurs dimensions hors normes (les géants lestrygons, le Cyclope Polyphème). A cet égard les monstres Charybde et Scylla qui se distinguent avant tout par leur taille exceptionnelle sont typiques du registre merveilleux : lorsqu'en effet Charybde recrache l'eau de mer qu'elle avait avalée quelque temps plus tôt, des geysers vont jusqu'à tremper les pentes les plus hautes des deux écueils (ou montagnes) à la base desquelles elle se terre : « Quand elle vomit [l'eau de mer] (…)/ de l'écume/ jaillit et couvre les deux cimes des écueils. » (vers 237-239)"
[...] Créatures hors-normes représentant une extrémité unique dans le monde merveilleux et épique de L'Odyssée, Charybde et Scylla sont aussi à elles deux un symbole de chacune des épreuves qu'Ulysse rencontre sur son chemin : si la rencontre avec ses deux monstres est marquée par l'imprévu et la surprise, elle incarne aussi un passage obligé, à l'image de l'espace maritime qui se situe entre leurs deux rochers Corrigé de la question 2 Plan Introduction. Partie I : L'épisode du Cheval de Troie. Partie II : Ulysse confronté au Cyclope Polyphème. Partie III : Ulysse face à Nausicaa. [...]
[...] Or le fait pour Ulysse de s'adonner à cette pratique centrale dans la société de l'époque archaïque revient à réapprendre un rituel qu'il s'était rendu coupable (devant Troie en ruines) de négliger. L'intrusion du héros au pays des Cimmériens est donc l'occasion pour lui d'un réapprentissage qui contribuera à refaire de lui un homme inséré dans la civilisation des hommes et des dieux, dont le sacrifice est l'un des deux ou trois soubassements essentiels. Le périple d'Ulysse est enfin l'occasion pour le héros de voir et connaître des êtres et des lieux qu'il avait ignorés jusque-là : puisque toutes les épreuves à travers lesquelles il passe au cours de son voyage sont marquées par l'inattendu et l'inconnu (à côté de la découverte que représente pour lui dans le chant VI l'île des Phéaciens, il ne s'attend pas dans le chant X à trouver des géants au pays des Lestrygons, de même qu'il est loin de savoir dans le chant XII à quoi peuvent réellement ressembler les Sirènes et Charybde et Scylla), Ulysse découvre en fait toujours quelque chose de nouveau lors de chacune des étapes de son voyage. [...]
[...] Elle est néanmoins intéressante à bien des égards ; aussi, quel intérêt présente la confrontation entre Ulysse et ces deux monstres ? Le monde décrit dans L'Odyssée est très marqué par le merveilleux ; il se démarque donc du monde dit réel dès le moment où il représente des êtres dotés de pouvoirs magiques (Circé), ou bien se démarquant par leurs dimensions hors normes (les géants lestrygons, le Cyclope Polyphème). À cet égard les monstres Charybde et Scylla qui se distinguent avant tout par leur taille exceptionnelle sont typiques du registre merveilleux : lorsqu'en effet Charybde recrache l'eau de mer qu'elle avait avalée quelque temps plus tôt, des geysers vont jusqu'à tremper les pentes les plus hautes des deux écueils (ou montagnes) à la base desquelles elle se terre : Quand elle vomit [l'eau de mer] ( de l'écume/ jaillit et couvre les deux cimes des écueils. [...]
[...] Épisode tragique, en même temps que représentatif des tonalités merveilleuse et épique de L'Odyssée, la rencontre entre Ulysse et ses compagnons et le Cyclope Polyphème contient deux morales : si l'intelligence et la ruse permettront toujours de venir à bout de la force physique et de la brutalité, les hommes éprouvent bien du mal à ne pas répéter les mêmes erreurs, et à éviter de se rendre coupables de démesure. Corrigé de la question 4 Plan Introduction. Partie I : Un parcours durant lequel Ulysse est contraint de changer. Partie II : Un long voyage entraînant un réapprentissage et la maîtrise de nouveaux savoirs. Conclusion. [...]
[...] Dans ce cas précis, l'apprentissage du héros passe par une instruction de tous les instants Le voyage d'Ulysse à travers mers et terres s'apparente en fait à une sorte de rééducation du héros : infirme sur le plan moral (puisqu'il répète toujours les mêmes erreurs qui l'enferment dans un cercle vicieux où il risque sa vie en même temps que celles de ses compagnons), Ulysse est aussi infirme sur le plan social pour avoir désappris une pratique fondamentale (le sacrifice). Son périple est donc l'occasion pour lui d'une double rééducation, à la fois morale et sociale. Corrigé de la question 5 Plan Introduction. Partie I : Des hommes à la merci des dieux de l'Olympe. Partie II : Des êtres partagés entre bonheur et souffrance. [...]
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