Jean de La Fontaine est un poète français et un auteur engagé de la période classique. Dans ses recueils de fables, il transmet une vision désillusionnée, mélancolique et joyeuse du monde. Il a des intentions morales et ses écrits ont pour buts principaux d'éduquer et de plaire en même temps. Il le dit d'ailleurs lui-même : « Je me sers d'animaux pour instruire les hommes ». Dans certaines de ses fables, il critique le pouvoir et la cour royale. On retrouve notamment cette satire dans « Les obsèques de la lionne ». Dans cette fable, le roi veut tuer le cerf, car celui-ci ne pleure pas la mort de sa femme disparue.
[...] Il utilise le mensonge et la supercherie pour arriver à ses fins. En effet, il certifie au roi que sa femme lui est apparue Tout près d'ici Les flatteries et les termes élogieux montrent au Monarque sa soumission et le profond respect qu'il lui voue En même temps qu'il fabule, le cerf montre au roi qu'il lui est totalement soumis, notamment en employant des expressions telles que Sire et Votre digne moitié Il se donne des chances supplémentaires en flattant l'égo du Monarque, afin de l'apaiser. [...]
[...] Un flatteur l'alla dire,/Et soutint qu'il l'avait vu rire Le mensonge ne les arrête pas, et tous sont prêts à immoler le cerf, alors même qu'il fait partie des invités Un troupeau qui suit les faits, gestes et ordres du roi sans discuter À peine la femme du Lion mort, chacun accourut Le passé simple nous confirme qu'il s'agit d'une action rapide et que les invités sont venus voir le chef de meute, tel un troupeau. Tous ceux qui ont été conviés viennent Jugez si chacun s'y trouva Quand le lion rugit, comme le montre cette expression, On entendit à son exemple/Rugire, leurs patois messieurs les courtisans Là aussi, le passé simple est employé pour montrer qu'ils n'ont même pas besoin de réfléchir avant d'agir. Suivre le Monarque est un réflexe. [...]
[...] Une critique dirigée vers la Cour 1. Des sujets habités par l'hypocrisie Les sujets du roi jouent magnifiquement la comédie envers lui. Ils viennent lui transmettre : certains compliments de consolation,/Qui sont surcroît d'affliction Le terme certains souligne ici l'impossibilité de les compter tellement ils sont nombreux. La Fontaine proclame également qu'ils sont ce qu'il plaît au prince, où s'ils ne peuvent l'être,/Tâchent au moins de le paraître Ce n'est pas parce qu'ils sont tristes pour lui qu'ils viennent assister à la cérémonie, mais comme le certifie cette expression, il s'agit surtout de s'acquitter envers le prince de leur devoir. [...]
[...] II) La satire du Monarque et de son pouvoir royal 1. Un vif emportement et une sentence exagérée Le Monarque se donne le droit de tuer le cerf et de le traiter de traître seulement parce que le cerf se réjouit de la mort de sa femme, comme le montre cette proposition à l'impératif : immolez-tous/Ce traître à ses augustes mânes Le champ lexical de la mort accentue encore son penchant impitoyable : membres profanes immolez et augustes mânes Le roi l'interpelle avec le surnom Chétif hôte des bois montrant ainsi qu'il n'est rien pour lui. [...]
[...] montre bien qu'il pense que tout le monde souffre autant que lui. Et, quand le cerf lui dit avoir vu sa défunte femme, il n'en doute pas une seconde Le cerf eut un présent, bien loin d'être puni Cette vérité est encore dite dans la morale : Amusez les rois par des songes,/Ils goberont l'appât, vous serez leur ami III) La rébellion du cerf et son issue victorieuse, triomphante 1. L'intelligence et la ruse du cerf face au roi qui semble inébranlable et impitoyable Le cerf a compris très rapidement que le seul moyen de sauver sa peau était d'utiliser à son avantage la mort de la défunte, car il était inutile d'oser espérer raisonner le Lion. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture