Commentaire composé semi-rédigé du chapitre 7 du "Livre de ma mère" intitulé Ô mon passé, ma petite enfance....
[...] J'ai continué à vivre, à aimer. J'ai vécu, j'ai aimé, j'ai eu des heures de bonheur tandis qu'elle gisait, abandonnée, en son terrible lieu. J'ai commis le péché de vie, moi aussi, comme les autres. J'ai ri et je rirai encore. Dieu merci, les pécheurs vivants deviennent vite des morts offensés". [...]
[...] Les sonorités finales sont graves. On remarque l'ironie horrible du possessif utilisé à d'autres fins dans la reste du texte. Conclusion Il n'y a hélas aucune ouverture, aucune espérance possible. La page, et le livre, sont poignants, parce qu'en dehors de toute littérature même, ils nous disent ce que nous sommes et ce que nous souffrons ou aurons, forcément, à souffrir. Les derniers mots du livre sont "Des années se sont écoulées depuis que j'ai écrit ce chant de mort. [...]
[...] L'énumération de tous ces éléments ne se fait pas dans un ordre rigoureux pour traduire le désordre de la mémoire affective et son foisonnement. Les associations entre les mots successifs se font d'elles-mêmes, sans raison apparente, pour créer le sentiment de richesse d'une enfance miroitante Des associations par réseaux On trouve d'abord un réseau concernant les lieux et les éléments du décor comme "chambrette", "coussins", "papillon du gaz" ou "veilleuses de porcelaine". C'est ensuite le tour du réseau des gourmandises avec "confitures", "tisanes", "pâtes pectorales", "sirop d'orgeat", "gelées de coing", "dindes de Noël", "bonbons", "gâteaux" etc. [...]
[...] Ô mon enfance, gelées de coings, bougies roses, journaux illustrés du jeudi, ours en peluche, convalescences chéries, anniversaires, lettres du Nouvel An sur du papier à dentelures, dindes de Noël, fables de La Fontaine idiotement récitées debout sur la table, bonbons à fleurettes, attentes des vacances, cerceaux, diabolos, petites mains sales, genoux écorchés et j'arrachais la croûte toujours trop tôt, balançoires des foires, cirque Alexandre où elle me menait une fois par an et auquel je pensais des mois à l'avance, cahiers neufs de la rentrée, sac d'école en faux léopard, plumiers japonais, plumiers à plusieurs étages, plumes Sergent-Major5, plumes baïonnette de Blanzy-Poure, goûters de pain et de chocolat, noyaux d'abricots thésaurisés, boîte à herboriser, billes d'agate, chansons de Maman, leçons qu'elle me faisait repasser le matin, heures passées à la regarder cuisiner avec importance, enfance, petites paix, petits bonheurs, gâteaux de Maman, sourires de Maman, ô tout ce que je n'aurai plus, ô charmes, ô sons morts du passé, fumées enfouies et dissoutes saisons. Les rives s'éloignent. Ma mort approche. Analyse La reconquête d'une enfance heureuse 1. La petite enfance liée étroitement à la mère La mère est omniprésente : lignes et 20 : "Maman" est toujours écrit avec une majuscule et est toujours complément de nom pour bien souligner que tout vient d'elle. [...]
[...] Les accélèrent le rythme à la ligne 20, presque à l'imitation d'un sanglot, et donnent un ton pathétique à cette fin de phrase. On relève à la ligne 21 "fumées enfouies et dissoutes saisons" qui est un chiasme remarquable dans la disposition syntaxique, soutenu par un parallélisme plaintif d'allitérations en puis Ce chiasme indique un renversement irrémédiable dans l'ordre du monde, tout est renversé, le bonheur est devenu malheur et la vie est devenue mort. L'enfance s'est enfuie et elle est enfouie comme un cadavre. [...]
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